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La CFE-CGC et l'Unsa engagent leur rapprochement

L'actualité | publié le : 22.04.2008 |

Tirant les conséquences de la position commune du 10 avril, l'Unsa et la CFE-CGC ont annoncé, la semaine dernière, qu'elles engageaient leur rapprochement.

A la fin de la semaine dernière, toutes les organisations patronales et syndicales, sauf la CFDT, avaient donné leur avis sur la position commune du 10 avril relative à la représentativité des syndicats (Entreprise & Carrières n° 902). La CGT, le Medef et la CGPME s'étaient exprimés pour. FO, la CFTC, la CFE-CGC et l'UPA, contre. La CFDT doit encore réunir ses instances les 23 et 24 avril avant de se prononcer, mais elle devrait approuver le texte.

La «position commune» devrait donc être «minoritaire», au sens où seuls deux syndicats de salariés sur cinq l'approuvent. Ce texte n'ayant pas de valeur normative, reste à savoir dans quelle mesure les pouvoirs publics suivront ses recommandations, puisque le ministre du Travail s'est engagé à ce qu'il serve de « base de travail au gouvernement pour élaborer un projet de loi ».

Nouvelle offre

Quoi qu'il en soit, la CFE-CGC et l'Unsa, toutes deux opposées à la position commune, ont tiré les conséquences des nouvelles règles que propose le texte. Leurs directions ont reçu mandat, le 17 avril, pour « engager un processus de rapprochement avec la CFE-CGC » (dixit un communiqué de l'Unsa), et pour continuer « d'explorer avec d'autres organisations, dont l'Unsa [...], les pistes d'une nouvelle offre syndicale », selon la CFE-CGC. Son comité confédéral fera un point sur le dossier le 12 juin. L'Unsa rappelle que la décision appartient, en dernier ressort, à son congrès, prévu pour mars 2009. « Que le phénomène soit impulsé par le haut ou par le bas, le paysage syndical sera modifié en profondeur », déclare Jean-Dominique Simonpoli, directeur de l'association Dialogues. Il n'y a pas eu de fusion de syndicats depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le président de la CFTC, Jacques Voisin, dont l'organisation a aussi beaucoup à perdre à voir entrer en vigueur de nouvelles règles de représentativité, a démenti toute volonté de rapprochement avec l'Unsa.

Seuil des 8 %

La position commune prévoit, notamment, que la représentativité des syndicats soit conditionnée, dans les branches et l'interprofessionnel, à l'obtention d'une audience de 8 % aux élections professionnelles, dans un premier temps, puis de 10 % à l'issue de cette période transitoire. Selon les dernières estimations de la Dares, la CFTC obtient, au niveau national, 6,8 % des suffrages aux élections de comités d'entreprise, la CFE-CGC, 6,6 %, et l'Unsa, 2,2 %. Une fusion entre la CFE-CGC et l'Unsa donnerait, arithmétiquement, à la nouvelle entité, une audience un peu inférieure à 9 %, ce qui lui permettrait de franchir le seuil fatidique des 8 %. Une telle fusion n'a pas que des avantages. Outre qu'elle peut faire fuir des électeurs, la question du seuil de représentativité se pose de nouveau à l'issue de la période transitoire. De plus, en fusionnant avec l'Unsa, la CFE-CGC perd sa spécificité de syndicat catégoriel, qui lui permet de revendiquer que sa représentativité soit calculée dans le collège cadre, où elle pèse 27,5 % des suffrages, et non plus 6,6 %.