Carton rouge pour les marques de sport
Les grands équipementiers sportifs, qui font fabriquer en Chine, en Inde, en Thaïlande et en Indonésie, ne méritent pas de médaille : un rapport publié le 21 avril sur les conditions de travail dans les «sweat shops» d'Adidas, Asics, New Balance, Nike, ou Puma se révèle accablant.
Le document réalisé dans le cadre de la campagne préolympique Play Fair 2008, menée notamment par l'organisation Clean Clothes Campaign, la Confédération internationale des syndicats (ITUC) et la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l'habillement et du cuir (FITTHC), relève que, malgré des codes de conduite adoptés depuis plus de quinze ans, les travailleurs continuent de « faire face à une extrême pression pour respecter les quotas, à des heures supplémentaires non rémunérées, à des agressions diverses et à des risques sanitaires et de sécurité ». Les exemples sont multiples, dont celui de l'usine Joyful sur le delta de la Rivière des perles, en Chine, où sont cousus les ballons pour Adidas, Nike, Umbro et Fila : les heures supplémentaires peuvent atteindre 232 heures par mois et le salaire moyen y est inférieur de moitié au minimum légal. <
Campagne pour un salaire minimum à 3 500 CHF
L'Union syndicale suisse (USS) a lancé, le 15 avril dernier, à Berne, une nouvelle campagne sur les salaires minimaux. Elle exige un salaire minimal de 3 500 francs brut (2 200 euros) par mois et de 4 500 francs pour les personnes ayant suivi une formation professionnelle.
Dix ans après la première campagne «Pas de salaires au-dessous de 3 000 francs», le président de l'USS, Paul Rechsteiner, a salué le succès de cette action, tout en soulignant la nécessité de repartir au combat contre les bas salaires.
Un salarié sur dix gagne moins de 3 500 francs et un salarié sur cinq moins de 4 000 francs. L'hôtellerie, les transports et l'industrie sont les plus touchés. Il n'existe pas de salaire minimum interprofessionnel en Suisse.
