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Les pratiques

Suisse L'armée combat la cigarette à la source

Les pratiques | publié le : 15.04.2008 |

La Suisse propose à ses conscrits un programme de sevrage qui a stoppé ou réduit le tabagisme de la majorité de ses premiers participants.

L'armée n'est plus le temple de la fumée... Celle de Suisse, en tout cas, qui s'est lancée dans une campagne de lutte contre le tabagisme de ses conscrits. Elle met à profit les sept mois que tous les jeunes hommes de 19 ans et plus doivent passer dans ses écoles d'instruction pour proposer aux volontaires un programme de sevrage ; 163 d'entre eux ont participé à l'expérimentation dans cinq établissements, au printemps, puis à l'hiver 2007 ; la majorité a cessé de fumer ou fortement réduit sa consommation. L'opération «Pour en finir avec la clope» est étendue à trois écoles supplémentaires au cours de ce printemps, mais l'armée n'a pas encore décidé si elle la généraliserait au reste de ses 19 sites d'instruction.

Questionnaire

Le programme en lui-même rappelle la démarche adoptée par des entreprises françaises. Un questionnaire, distribué à tous, sur la consommation de tabac, son intensité, son ancienneté et ses raisons, précède un entretien individuel des candidats au sevrage avec le médecin, qui établit un planning de suivi et prescrit les substituts nicotiniques (Champix, Zyban...). L'armée suisse prend à sa charge l'intégralité du coût du traitement durant le séjour à l'école.

L'initiative se distingue surtout par le public visé : non pas le personnel en place, mais les nouveaux arrivés. Le choix est parti d'une étude commandée en 2004 à l'université de Bâle auprès de 2 600 recrutés. Elle avait révélé que ce panel fumait bien plus que la moyenne nationale - 48 % de réguliers contre 33 % - mais qu'un «accro» à la cigarette sur deux se montrait intéressé à suivre un programme d'arrêt.

Un encadrement sur une longue période

« D'une part, le jeune fumeur n'est pas encore touché par les effets néfastes sur sa santé. D'autre part, l'école des recrues offre à une campagne de sevrage un dispositif d'encadrement unique, sur une période relativement longue », expose le Dr Christoph Karli, chef du service sanitaire de l'armée.

Le médecin juge « réjouissants » les résultats de l'action pilote menée en 2007. Mais il reste prudent : « Il faudra mener ultérieurement des études pour savoir si, une fois sortis de l'école, ces jeunes arrêtent durablement. » Seuls 3 % des fumeurs suisses, tous âges confondus, y parviennent.