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Les pouvoirs publics se mobilisent contre les TMS

L'actualité | publié le : 15.04.2008 |

Pour la première fois, les pouvoirs publics inaugurent une campagne nationale de sensibilisation sur les TMS.

Le ministère du Travail a lancé, le 8 avril dernier, une campagne nationale de sensibilisation sur les troubles musculo-squelettiques (TMS), première cause de maladies professionnelles en France et dans l'Union européenne, où 25 % des salariés se plaignent de maux de dos et 23 % de douleurs musculaires. Baptisée «Parlons-en pour les faire reculer», elle se décline en trois films et quatre visuels. Un site Internet* vient également d'être réalisé. En outre, des dépliants d'information seront diffusés via, notamment, les organismes consulaires. Certains de ces supports seront aussi accessibles dans les salles d'attente des médecins généralistes, des médecins du travail et dans les pharmacies.

Marquer les esprits

« L'augmentation des TMS, qui touchent tous les secteurs d'activité, est préoccupante. L'objectif de cette campagne est de marquer les esprits. Les salariés et les employeurs doivent avoir des intérêts convergents pour lutter contre ces pathologies. C'est un enjeu social et économique », a martelé Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail. Lequel maintient le cap fixé par l'ex-ministre Gérard Larcher dans son «Plan santé-travail» de février 2005 : une réduction de 20 % du nombre de TMS déclarés d'ici à fin 2009.

Cette campagne a nécessité un investissement de 12 millions d'euros sur trois ans. Sa conception a impliqué des organismes comme l'Anact, l'INRS ou encore l'OPPBTP. Reste à savoir quels seront ses effets sur l'augmentation des déclarations de maladies professionnelles.

Inciter à la prévention

Les TMS, qui représentent déjà 70 % des pathologies professionnelles reconnues, sont, en effet, largement sous-déclarés et pris en charge, pour une bonne part, par l'assurance maladie. Cette médiatisation devrait logiquement entraîner une progression mécanique des déclarations et du montant des indemnisations versées au titre du régime AT-MP. « Nous ne pouvons pas exclure que la campagne puisse faire progresser un peu plus vite les déclarations. Les TMS qui doivent être déclarés l'auraient été un jour ou l'autre. Nous n'attendons pas, cependant, d'effets majeurs sur les dépenses de la branche. L'enjeu de la campagne, ce n'est pas le court terme mais bien, en incitant à la prévention, de casser la pente ascendante sur laquelle on vit depuis plusieurs années », indique Stéphane Seiller, directeur des risques professionnels de la Cnam.

Selon nos informations, certains messages de la campagne auraient toutefois été atténués afin d'éviter une explosion des déclarations. Les TMS « illustrent l'inadaptation du système de réparation des maladies professionnelles », a souligné la Fnath, association des accidentés, dans un communiqué.

7 millions de journées perdues

En 2006 (32 500 cas indemnisés), les TMS ont représenté 7 millions de journées de travail perdues, soit 710 millions d'euros de frais couverts par les cotisations des employeurs. « L'important demeure le travail de prévention sur le terrain », note André Hoguet (CFTC), administrateur de la branche AT-MP. La CFTC s'apprête, à ce titre, à enjoindre ses délégués syndicaux à provoquer la convocation de CHSCT dédiés à la prévention des TMS.

(1) <www.info-tms.fr>

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