logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

«Un Opca unique pour le hors-champ»

Dossier | publié le : 08.04.2008 |

Image

«Un Opca unique pour le hors-champ»

Crédit photo

«Les entreprises de moins de 50 salariés représentent 94 % des 42 000 adhérents d'Uniformation, celles de moins de 10 salariés, 76 %. Et pourtant, la disparition de l'obligation fixée à hauteur de 0,9 % de la masse salariale brute pour les entreprises de plus de 10 salariés n'apparaît pas, pour Uniformation, comme une réforme majeure. En effet, ces entreprises ont, dans une grande majorité des cas, porté leur budget formation à un niveau supérieur à leur obligation. Sa suppression n'engendrera pas de modifications majeures de leur comportement.

Un réel avantage

« Dans le même esprit, supprimer la déclaration 2483 serait un réel avantage, laissant de côté une vision linéaire des dépenses de formation. Elles devraient pouvoir suivre les rythmes et les aléas de la vie de l'entreprise qui dépassent les logiques d'année civile et devraient être libérées du lissage sur trois ans aujourd'hui prévu par les textes.

Encore plus de souplesse : la suppression des règles d'imputabilité permettrait de suivre les évolutions des métiers et des organisations. Le coaching, aujourd'hui non imputable, est pourtant un outil de progrès.

En revanche, la suppression de la contribution des entreprises de moins de 10 salariés - 0,4 % de la masse salariale brute - serait un vrai problème. Comment imaginer qu'une petite entreprise patiente plusieurs années pour dégager le budget nécessaire à la formation d'un salarié ? Il est indispensable de mutualiser les moyens et donc de conserver les outils concourant à cet objectif, car les Opca sont le levier du départ en formation des salariés des petites structures.

Revoir les taux conventionnels

« Certes, côté fonctionnement, la suppression de la contribution «plan» impacterait l'équilibre de l'Opca. Mais, dans le contexte d'Uniformation, accueillant 15 branches professionnelles, les partenaires sociaux pourraient revoir les taux conventionnels. Cependant, ce qui apparaît gérable dans un contexte où des branches professionnelles sont actives devient un réel souci là où seul le taux légal est la référence.

Les branches professionnelles d'Uniformation n'ont pas attendu les pistes de réforme pour imaginer un DIF transférable. Tourisme social et familial, animation, missions locales/PAIO, foyers et services pour jeunes travailleurs..., un salarié qui reste dans son secteur d'activité conserve ses droits au DIF en cas de démission ou de licenciement. Une limite d'utilisation en cas d'inactivité entre deux contrats à durée indéterminée a été prévue. Selon des modalités spécifiques, les heures transférées sont soit remboursées à l'employeur accordant un DIF par l'employeur antérieur, soit prises en charge par les fonds de la branche professionnelle au sein de l'Opca.

Cotisation DIF

« Dans certains cas, le DIF est pensé comme un crédit d'heures qui diminue chaque année si le salarié ne l'utilise pas. Mais, pour rendre le système totalement opérationnel, il serait indispensable de créer une cotisation DIF à confier à un opérateur. Ainsi, tout individu pourrait utiliser ce droit à la formation sans s'inquiéter de trouver ou de retrouver les bons interlocuteurs pour son financement, les provisions DIF n'étant pas autorisées, à la différence des engagements sociaux congés payés ou droits à la retraite.

Une réforme sans brutalité

« Concernant la question du nombre d'Opca, nous souhaitons une réforme sans brutalité. On peut imaginer un processus de rassemblement à géométrie variable par lequel de petits Opca, dont la collecte est inférieure à 50 millions d'euros, pourraient être intéressés à rejoindre Uniformation, pour en devenir une section professionnelle. On peut imaginer également une communauté de moyens et d'actions - plateforme informatique, collecte et décaissements gérés en commun - entre Opca proches. Il est important de ne pas figer les choses mais d'encourager une dynamique. Cela peut permettre à chacun de se recentrer sur ses missions de conseil et de services aux entreprises et aux salariés.

Regroupement concevable

« Même un regroupement des Opca du «hors-champ» ne serait pas inconcevable. Un outil comme Uniformation, qui gère plusieurs branches professionnelles, pourrait accueillir des partenaires. De même, une gestion du congé individuel de formation dans un seul Opacif hors champ serait envisageable. Cet Opacif deviendrait l'interlocuteur privilégié des salariés du «hors-champ» pour leur formation tout au long de la vie professionnelle. Les 27 antennes régionales d'Uniformation seraient tout à fait aptes à jouer les relais. »