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Les pratiques

Pologne Stress au travail : le «cas» polonais

Les pratiques | publié le : 01.04.2008 |

En octobre 2004, la Pologne a signé l'accord-cadre européen sur la prévention du stress au travail. Comme la France, elle s'apprête à ouvrir des pourparlers employeurs-syndicats pour sa mise en application nationale. L'origine du stress est, ici, bien spécifique.

«Nous sommes face à un véritable fléau ! », constatent, en Pologne, médecins du travail, syndicalistes et DRH. Dans ce pays, près de 3 millions de salariés (sur 11 millions) sont sujets au stress. Conséquences : anxiété, dépression, dysfonctionnements digestifs, problèmes cardiaques, tensions musculaires, maladies nerveuses. Et 25 % des arrêts maladie de plus de deux semaines sont dus au stress au travail !

« Ici, le stress au travail ressemble évidemment à celui vécu dans les autres pays, mais il a aussi ses raisons propres. En Pologne, dès 1990, les années de transformations politiques, sociales et économiques qui ont suivi la chute du régime totalitaire ont amplifié et multiplié les causes de stress », explique Barbara Surdykowska, une juriste conseillère du syndicat «Solidarité». Elle a participé à la signature de l'accord-cadre européen.

Bouleversement total

La spécificité du stress polonais, c'est cela : bouleversement politique total, changement complet des méthodes de production et de travail, chômage très élevé jusqu'en 2006 (21 %), très forte flexibilité du temps de travail, embauches à temps partiel, nécessité d'avoir deux emplois dans la même journée, nouvelles technologies... Les secteurs les plus touchés ? L'informatique, la grande distribution, la police...

L'exemple anglais

Pour Barbara Surdykowska, la Grande-Bretagne est un bon exemple à suivre. Avec sept ans d'avance sur l'accord-cadre européen, les Britanniques ont, selon elle, mis au point un véritable outil pour combattre le stress : en identifier les raisons, vérifier le niveau dans les entreprises, adopter les techniques pour abaisser le niveau. Ce sont les mêmes mécanismes qu'ont choisis les syndicats polonais. Leur programme sera prêt à l'automne prochain.

Renforcement du dialogue

« Sans doute faudra-t-il adapter ce système à la spécificité de chaque entreprise, explique-t-elle, et convaincre les employeurs qu'ils seront aussi les bénéficiaires de cette chasse au stress. » Même si, déjà, certaines organisations patronales organisent des sessions de formation pour apprendre à leurs adhèrents à gérer le stress au niveau de leurs entreprises. Il faudra, également, déterminer qui va payer : l'employeur ou l'Etat ?. Au terme de la négociation, des mesures anti-stress seront inscrites dans le Code du travail. On prépare déjà le terrain et des campagnes d'information vont être lancées dans les entreprises. Des commissions tripartites seront mises sur pied : « Cela va renforcer le dialogue entre salariés et employeurs », ajoute Barbara Surdykowska.