Le 20 mars, Demos*, dans le cadre de la deuxième édition des Trophées du DIF (Droit individuel à la formation), a réuni un jury de professionnels, présidé par Gérald Lefèvre, président du Garf, qui a récompensé six entreprises dans deux catégories : grandes entreprises et PME.

Dans la catégorie Prix spécial, le jury a décerné son «coup de coeur» à la PME Bretagne Ateliers.

Voici, par catégorie, les lauréats de l'édition 2008.

Chez Areva (secteur de l'énergie), le taux de demandes de DIF, en 2007, a été de 7 %, et seuls 2 % ont été refusées. Le nombre total d'heures engagées a atteint 47 721, pour une durée moyenne de 19 heures : 40 % en langues ; 30 % en développement personnel et 10 % en management. Trois Opca sont intervenus dans le financement (Opcaim, C2P et Fafiec) pour assurer une prise en charge d'environ 80 % des frais pédagogiques.

Le jury a estimé que le DIF a permis, ici, « une responsabilisation du salarié et une revalorisation du sujet formation ».

Autoroutes du Sud de la France (ASF) a accordé 11 885 heures de formation DIF (17 h 50 en moyenne) ; 25 % des salariés l'ont demandé, avec un taux d'acceptation de 51 %. Le taux de prise en charge par les Opca de l'entreprise (Opcalia et Agefos-PME) a atteint 100 %, via les cotisations professionnalisation et plan. Ces DIF se sont répartis ainsi : 26 % en management et communication ; 10 % en langues et 59 % autres. Selon le jury, le DIF est un « vecteur de dialogue social » fort chez ASF.

Atmel (métallurgie) a compté, en 2007, 2 313 heures de formation DIF (12 heures en moyenne). Le taux de demandes a atteint 13 % et celui de refus a été inférieur à 1 % ; 70 % ont concerné des formations linguistiques, 12,5 % du développement personnel, et 12,5 %, un accompagnement de VAE. Le DIF a été l'occasion d'une « intensification des relations et de la communication entre les salariés et le management », ont relevé les membres du jury.

ALJT (hébergement collectif non touristique) est une association où le taux de demandes de DIF a atteint 50 % et celui de refus, seulement 6 % ; 877 heures de formation ont ainsi été délivrées, soit une moyenne de 26 heures par bénéficiaire. Uniformation, l'Opca d'ALJT, a assuré une prise en charge à 100 % des coûts ; 32 % de ces formations ont porté sur les métiers supports de l'association ; 23 %, sur des actions qualifiantes ; 12 %, sur les langues ; 12 %, sur la bureautique ; 9 %, sur les coeurs de métiers, et 9 %, sur des accompagnements VAE et bilans de compétences. Le jury a particulièrement salué « l'appropriation de la formation par les salariés et son cofinancement ».

Manutan intervient dans la vente de biens d'équipement aux entreprises et aux collectivités locales. Ici, 9 % des salariés ont fait une demande de DIF dont 80 % ont été accordés. Les langues (36 %) et la bureautique (36 %) représentent les thématiques majeures de ces DIF, dont la durée moyenne a atteint 11 heures. Le Forco, Opca de Manutan, a apporté « une part assez importante », mais non communiquée, au financement. Le jury a relevé que le DIF a « incité les collaborateurs à devenir acteurs de leur formation », en témoigne la progression constante des DIF chez Manutan : 22 en 2005, 31 en 2006 et 49 en 2007.

Thermal Ceramics (industrie chimique) a connu un taux de demandes de 47 % pour un taux de refus nul ; 3 974 heures de formation ont ainsi été offertes, soit 18 heures en moyenne par salarié ; 38 % des formations avaient trait à la bureautique ; 29 %, aux coeurs de métiers, et 27 %, aux langues. 90 % des coûts ont été pris en charge par l'Opca de Thermal Ceramics, C2P. Le jury a salué « l'augmentation du taux d'accès à la formation, passé de 25 % à 78 % ».

Bretagne Ateliers, entreprise de la métallurgie, qui, sur 652 salariés, compte 449 travailleurs handicapés, affiche un taux de demandes de DIF de 8 % et un taux de refus de 6 % ; 80 % des frais pédagogiques et 100 % de l'allocation formation ont été assurés par l'Opcaim. « L'implication des salariés dans leur formation fait de ce DIF un véritable droit individuel à la fierté », a estimé le jury.

L.G.