On reproche souvent aux salariés français leurs réticences par rapport à la mondialisation. Loin d'avoir un impact essentiellement négatif pour l'entreprise, celle-ci constituerait une incomparable opportunité de modernisation et d'optimisation de la performance, qui pourrait, au final, se solder par une croissance renforcée de nos économies. Ce reproche suppose, cependant, que le point de vue du salarié soit compatible avec celui de l'entreprise ou du secteur économique qui l'emploie, ce qui est loin d'aller de soi.

En effet, à supposer que la mondialisation rationalise la donne économique en favorisant la performance d'un point de vue global, les artisans de cette révolution économique entrent, de plus en plus souvent, en concurrence les uns avec les autres. Un constat s'impose : la flexibilité du travail exigée par la mondialisation signifie une subordination accrue des salariés à l'organisation du travail et de la production, répondant aux exigences d'amélioration de la rentabilité. Les conséquences en termes d'emplois sont perceptibles au moins à deux niveaux. La mondialisation constitue une menace de chômage accrue pour les déshérités de cette course à la productivité et favorise une précarisation globale des emplois.

Ce livre, issu d'un collectif de sociologues, d'anthropologues et d'économistes interpellés par la globalisation de l'économie, en démonte l'implacable mécanisme pour les travailleurs.