Patron discret hors du cercle des affaires jusqu'à peu, Vincent Bolloré a fait la une des journaux après les élections présidentielles pour avoir prêté son yacht à Nicolas Sarkozy. Dans la mesure où plusieurs filiales du groupe Bolloré, contrairement à ce que soutient leur Pdg, ont remporté des appels d'offres pour les marchés publics, il n'est pas sûr que ce geste soit aussi désintéressé que ne le prétendent les personnes concernées.

Si l'on considère qu'en matière d'amitié, il semble n'y avoir aucun mal à de telles largesses, quand l'un des amis se trouve à la tête de l'Etat et que l'autre a objectivement tout intérêt à cultiver ses faveurs, il devient légitime d'être plus regardant sur le maillage compliqué d'obligations et de services qui renforcent les liens affectifs.

Aujourd'hui, le groupe Bolloré paraît bien décidé à prendre une part de plus en plus significative dans le secteur des médias et de la communication (Havas, SFP...).

Les auteurs, journalistes à Libération, spécialistes des questions financières et professionnellement intéressés par tout ce qui concerne le champ de l'information, ont cherché à savoir ce qui se cache derrière le rempart Bolloré.