Femmes et pouvoir sont deux termes qui ne font pas souvent bon ménage. Les femmes au pouvoir dans la société ou dans l'entreprise ont longtemps été suspectées d'être plus autoritaires et plus intransigeantes que leurs collègues masculins.

Cet imaginaire d'un pouvoir visant à assurer une position prédominante n'est pourtant pas ce que les femmes ont à conquérir dans les différentes positions de responsabilité auxquelles elles prétendent. L'important est plutôt de libérer le désir qui les pousse à agir.

Pour ce faire, les femmes ont sans doute à remiser leur «bonté» légendaire, qui les vouerait au service de l'autre, pour se reconnaître, chacune, des motivations personnelles, différentes éventuellement.

C'est en assumant cette énergie de vivre au-delà des images idéalisées et figées qu'elles se feront vraiment une place. Revendiquer des qualités que les hommes n'ont pas pour faire valoir leur compétence représente un piège dangereux.

Ce n'est qu'au-delà des rôles, en effet, que se dessinent les figures diverses des identités personnelles et ce n'est que dans cet au-delà des rôles qu'hommes et femmes peuvent s'entendre pour collaborer.

Sophie Cadalen est psychanalyste et écrivain.