Même si elles restent largement minoritaires (1,8 % des réclamations en 2007), les plaintes pour discrimination liées à l'orientation sexuelle adressées à la Halde ont doublé en un an. Afin d'évaluer la situation des salariés lesbiennes et gays, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) a confié à Christophe Falcoz, directeur du cabinet RCF Management et chercheur à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble, la réalisation d'une enquête de terrain.

L'étude* repose sur l'analyse de plus de 1 400 questionnaires adressés fin 2006 par des associations volontaires à des salariés lesbiennes et gays ainsi que sur une série d'entretiens de responsables RH dans 14 grandes entreprises françaises des secteurs public et privé. Elle met en lumière les difficultés rencontrées par les salariés concernés à évoquer leur vie privée dans leur environnement professionnel et prend la mesure de l'homophobie dans l'entreprise : 85 % des répondants indiquent, ainsi, avoir déjà été victimes de rejet ou de rumeurs et 40 %, de blagues, d'insultes ou d'agressions.

Rappelant que les dispositifs requis dans la lutte contre l'homophobie sont comparables à ceux mis en oeuvre pour lutter efficacement contre le sexisme ou le racisme, la Halde recommande aux employeurs de mettre en place trois types d'actions : une politique de formation et de sensibilisation rappelant la législation antidiscrimination et les droits des salariés ; des dispositifs d'alerte et de recours internes visant à permettre le recueil des plaintes relatives au harcèlement ou aux discriminations liées à l'orientation sexuelle, ainsi qu'une politique de sanctions contre les actes et les injures homophobes.

La Halde, qui souhaite que ces dispositions soient mises en oeuvre au cours de l'année 2008, indique que les efforts des entreprises pour lutter contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle feront, par la suite, l'objet d'une évaluation.