Ils sont fatigués, voire carrément usés, par une vie professionnelle exercée dans des conditions difficiles. Et l'âge de la retraite est, pour nombre d'entre eux, encore loin. Alors que, longtemps, les préretraites ont permis à cette population de quitter l'entreprise avant l'heure, cette porte de sortie se referme. Que faire de ces personnels usés ? La mise en invalidité permet de régler (du moins sur le court terme) un certain nombre de cas. Mais, pour les autres ?

Les entreprises, conscientes de ce problème qui, en toute logique, ne va faire que s'exacerber dans les années à venir avec, notamment, le prolongement de la durée de la vie professionnelle, doivent le prendre à bras-le-corps. Au programme : prévention, mise en place de conditions de travail supportables pour les plus âgés, et, aussi, valorisation des seniors.

Car, la volonté au coeur de la remise en cause des dispositifs légaux de départs anticipés est bien de relever le taux d'emploi des seniors. Or, tant que ceux-ci se sentiront dévalorisés, quand ce n'est pas purement et simplement marginalisés au sein des entreprises, il y a fort à parier que rien ne changera. Il est, en effet, autrement plus difficile d'agir sur les représentations collectives que sur l'ergonomie. Un défi de plus pour les DRH.