Six mois après la mise en place du plan d'économie Power 8 lancé par le groupe aéronautique Airbus, les effets sur l'emploi industriel en région Midi-Pyrénées sont moins négatifs que prévu. Décidé en septembre 2007, dans un contexte de crise industrielle due aux retards de production de l'A 380, Power 8 devrait permettre d'économiser 2,1 milliards d'euros au groupe aéronautique d'ici à 2010.

Sur un effectif total de 55 000 personnes et 30 000 sous-traitants, la direction du groupe industriel a décidé une réduction progressive des effectifs de structure à hauteur de 10 000 postes par an sur l'ensemble des sites du constructeur en Europe, dont 3 200 en France. Pour la moitié de ces postes, occupés par du personnel intérimaire ou de sous-traitance, les mesures sont applicables sans délai. La suppression des 5 000 autres postes permanents sera réglée localement, par des mesures de départs volontaires, de retraites anticipées et des reclassements dans les autres entités industriels du groupe.

Les sites toulousains sont concernés par 1 210 suppressions d'emplois (870 pour les sites industriels et 340 au sein d'Airbus Central Entity). En janvier dernier, 210 postes ont été réellement supprimés, sur les effectifs internes, à un rythme plus lent que prévu.

« Le lancement des programmes A350 et A400 M atténue considérablement l'effet sur l'emploi aéronautique en région toulousaine. On assiste, notamment, à des transferts de personnels entre Airbus et les plus gros fournisseurs régionaux, qui ont, pour leur part, entamé un processus de fusion », explique Gérard Soula, chef de service à la Drire Midi-Pyrénées, chargé de l'aéronautique et de l'Espace.

Les indicateurs économiques régionaux confirment cette analyse. En 2007, la baisse du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie 1 s'établit à - 8,3 % en Midi-Pyrénées, contre - 9,4 % sur le plan national. En Haute-Garonne, cette baisse atteint - 11,5 %.

Côté sous-traitance, pour mieux gérer ces « à-coups de production », et permettre aux PME sous-traitantes de moins de 50 salariés de reclasser leur personnel licencié hors PSE, l'Etat et les industriels ont mis en place deux cellules de reclassement interentreprises.

L'UIMM, l'Union des industries de la métallurgie, fait fonctionner une cellule de ce type dédiée aux sous-traitants industriels, depuis le printemps dernier. Avec un temps de décalage, la CGPME et la Direction départementale du travail ont installé un second dispositif pour les entreprises hors métallurgie (informatique, ingénierie), dont la gestion a été déléguée au groupe Sodie. Signe que l'effet Power 8 est bien atténué, cette seconde cellule de reclassement comptait, à la fin de janvier, deux entreprises adhérentes et dix salariés en reclassement.