logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

La médecine du travail doit se réformer rapidement

L'actualité | L'interview | publié le : 04.03.2008 |

Image

La médecine du travail doit se réformer rapidement

Crédit photo

E & C : Quel est l'objet de ce nouveau rapport* sur la médecine du travail présenté au Conseil économique et social (CES) les 26 et 27 février ?

C. D. : Notre «avis», qui répond à une saisine gouvernementale, part du constat suivant : en dépit de ses nombreuses potentialités, la médecine du travail ne semble pas en mesure d'atteindre ses objectifs, notamment en termes de prévention et de maintien dans l'emploi. En outre, des populations comme les demandeurs d'emploi ou les professions indépendantes sont aujourd'hui insuffisamment prises en charge.

E & C : Quelles sont vos principales préconisations ?

C.D : Il convient, avant toute chose, de faire préciser, par la loi, les missions des services de santé au travail constitués de professionnels pluridisciplinaires - médecins, infirmiers, intervenants en prévention des risques professionnels. L'action du médecin du travail lui-même pourrait être renforcée par un rééquilibrage entre visites médicales traditionnelles et actions de terrain, notamment en faveur de populations fragilisées. Il devrait également jouir d'une marge d'appréciation pour juger du rythme de ses visites en cas de travail de nuit, par exemple. Nous pensons également pertinente l'instauration d'un « devoir de saisine » manifestant le lien étroit entre sa responsabilité et son indépendance. Nous suggérons, enfin, de déconnecter le financement de la médecine du travail du nombre de visites effectuées, et d'en confier la gouvernance à la Sécurité sociale.

E & C : Votre rapport précise qu'il « est urgent d'agir ». Quelle feuille de route proposez-vous ?

C.D. : Nous avons déterminé un calendrier précis de réformes (modifications législatives et réglementaires, négociations avec la Sécurité sociale) d'ici à 2009. Il nous paraît essentiel de sortir de l'expérimentation : consciente de ses difficultés, la médecine du travail doit être en mesure de prouver qu'elle est capable de se réformer rapidement.

* <www.conseil-economique-et-social.fr/presidence/publication/PU08-288.pdf>

Articles les plus lus