Les batailles économiques à venir ne se dérouleront pas sur des territoires physiques, mais se déploieront sur de nouveaux terrains de compétition économique : les industries du savoir. Ce déploiement reposera, en grande partie, sur les outils Internet et numériques. Or, l'économie des idées est différente de celle des objets. L'une est physique, finie, grosse consommatrice de ressources, tandis que l'autre, immatérielle, peut offrir un champ de développement presque illimité.

Le monde numérique est en train de devenir un acteur économique, politique et social majeur, qui tend à renforcer l'intensité concurrentielle sur le prix au détriment des salaires. Pour limiter les dégâts, encore conviendrait-il d'engager toutes ses forces dans la bataille et de favoriser le secteur de l'innovation, ce que la France est loin de faire avec une politique universitaire et de recherche-développement calamiteuse.

Pour ne pas s'écarter définitivement du groupe des grandes puissances, elle doit inverser la vapeur, ne pas s'épuiser à défendre le passé et engager toutes ses forces dans le développement de matière grise et des réseaux nécessaires à l'économie du savoir. Il en va de l'emploi, non seulement dans les nouveaux secteurs d'activité, mais pour l'ensemble des citoyens. Il en va également de notre niveau de vie.