logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Les esprits syndicaux s'échauffent

L'actualité | publié le : 26.02.2008 |

Coup de colère des syndicats CFTC et CGT qui dénoncent, après Xavier Bertrand, l'attitude patronale dans la négociation sur la pénibilité au travail.

Trois ans après le début de la négociation sur la pénibilité au travail et alors que se profile le prochain rendez-vous sur les retraites, les syndicats CFTC et CGT mettent la pression sur le camp patronal. Lors d'un point presse, le 20 février, Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC et chef de file sur cette négociation, a eu la dent très dure contre le Medef, dénonçant son « archaïsme », sa « mauvaise foi » ou encore son « immaturité sociale » : « Il a fallu trois ans de négociation pour que la partie patronale reconnaisse le lien entre métiers pénibles et espérance de vie. Par ailleurs, le texte proposé par le Medef, lors de la dernière réunion du 6 février, est tout simplement inacceptable. Il concentre ses dispositions sur les seuls personnels d'exécution, avec des conditions d'éligibilité drastiques. C'est de la provocation ! »

Bonification

Pour faciliter le départ anticipé de salariés exposés à des métiers pénibles, la CFTC propose un système de bonification pour la retraite sur la base d'un trimestre par année d'exposition. La centrale chrétienne suggère, en outre, d'élargir le document unique d'évaluation des risques professionnels à la pénibilité, afin d'assurer une « traçabilité des expositions ». « Il y a un front syndical sur la volonté d'aboutir. Les seules divergences proviennent des modalités de financement des départs anticipés. Pour la CFTC, ce n'est ni à la solidarité nationale, ni aux comptes sociaux de mettre la main à la poche », souligne Joseph Thouvenel.

Journée de mobilisation

La CGT a, de son côté, annoncé qu'elle passerait à l'action le 4 mars, jour de la 16e séance de négociation. Avec 15 de ses fédérations, elle se mobilisera à Paris et en régions. « Nous considérons qu'il est nécessaire de muscler notre action et d'organiser une journée de mobilisation pour que la séance se passe sous pression revendicative », a déclaré Bernard Thibault, le 20 février. Lors de la réunion du 6 février, la CGT a présenté un projet d'accord, fondé sur un dispositif de réparation, le «compte temps pénibilité». Le salarié exposé pourrait utiliser ses droits accumulés, « soit sous forme de cessation anticipée d'activité, soit sous forme d'aménagement de ses conditions d'emploi, notamment en recourant, de sa propre initiative, à une cessation progressive d'activité ». « Sans réparation, le discours sur la prévention est vide de sens », indique Jean-Christophe Le Duigou, chef de file de la délégation CGT. Les partenaires sociaux doivent encore se revoir les 4 et 25 mars. D'autres séances ne sont pas à exclure.