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Les pratiques

Les pressings nettoient les risques

Les pratiques | publié le : 19.02.2008 |

Sous l'impulsion des services de santé au travail, cinq cents pressings d'Ile-de-France, employant 2 000 salariés, ont, pour la première fois, engagé une démarche de réduction des risques professionnels.

Contacté par les services de santé au travail d'Ile-de-France pour améliorer la prévention de ses risques professionnels, le Conseil français de l'entretien des textiles (CFET), la branche professionnelle qui regroupe les pressings, a, d'emblée, répondu présent. Les pressings devaient rattraper leur retard, notamment pour être en phase avec les normes européennes de 2002 sur les rejets polluants.

Exposition au perchloréthylène

« Un pressing, explique Bernard Gaïsset, directeur général de l'ACMS, l'association interprofessionnelle des centres médicaux et sociaux de santé au travail d'Ile-de-France, c'est une petite usine avec ses risques à maîtriser. » Parmi lesquels, ceux induits par l'exposition au perchloréthylène, une substance chimique utilisée comme solvant, classée probablement cancérigène pour l'homme et qui peut causer une irritation des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, des nausées, des maux de tête ou encore des pertes de mémoire. Les pressings avaient pour obligation d'en diminuer les rejets et d'en maîtriser les émanations avant le 30 octobre 2007.

La démarche a été définie par les services de santé, à l'issue d'une convention passée, en 2002, entre l'ACMS et la Caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France (Cramif). L'idée était de renforcer la pluridisciplinarité. Médecins d'un côté et ingénieurs-contrôleurs de l'autre se sont entendus pour mener une action coordonnée.

La prise de contact avec les pressings s'est concrétisée en 2003. Médecins et ingénieurs se sont alors mis à étudier les étapes de nettoyage pour y repérer les actions dangereuses pour la santé. Un guide de bonnes pratiques pour les employeurs, un dépliant pour les employés et un CD-Rom pour les formateurs ont été ainsi réalisés. C'est le CFET qui en a assuré la diffusion. « Les pressings savaient qu'ils devaient changer leur matériel pour des machines plus étanches, souligne Franck Taïeb, vice-président du CFET Ile-de-France. A cette occasion, nous les avons sensibilisés sur la nécessité de connaître les méthodes de travail qui protègent. »

Un lourd investissement

A la clé : des subventions. « Une nouvelle machine coûte entre 28 000 et 35 000 euros, c'est un investissement lourd pour nos petites unités, qui comptent, en moyenne, 4 salariés, justifie Franck Taïeb. Si le pressing inscrivait ce renouvellement de matériel dans une démarche d'amélioration des conditions de travail, contrôlée par les ingénieurs de la Cramif, celle-ci prenait en charge jusqu'à 15 % de la dépense totale. »

Cette politique s'est articulée avec une prise en compte des risques environnementaux. Une convention 2004-2006 a été signée entre les pressings et l'agence de l'eau Seine/Normandie pour maîtriser les rejets en égouts. Ce qui a permis de renouveler, en deux ans, la moitié du parc de vieilles machines. L'Agence de l'eau a financé à hauteur de 30 % l'investissement consenti pour les pressings. Les rejets en perchloréthylène dans les égouts d'Ile-de-France ont diminué de 60 tonnes. Et, en 2007, l'Agence de l'eau a signé une deuxième convention pour renouveler l'autre moitié du parc des machines.