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Les pratiques

Baxi remet en cause les 35 heures sur fond de restructuration

Les pratiques | publié le : 19.02.2008 |

La restructuration du fabricant de chaudières Baxi, à Soissons, va entraîner une plus grande flexibilité horaire. Les syndicats se sont mobilisés pour obtenir des contreparties.

La direction de Baxi France*, entreprise spécialisée dans la fabrication de chaudières de marque Chappée et Idéal Standard, a annoncé, mi-janvier, un plan de restructuration et la suppression de 110 emplois en France, dont 82 sur le site de Soissons, qui comprend une fonderie et une activité de montage.

Dans un contexte de déclin du marché du chauffage en Europe, Baxi France connaît, depuis trois ans, des pertes financières importantes. Pour éviter le dépôt de bilan, la direction a décidé de céder la fonderie à un repreneur, Sifall, avec un chèque de 9,5 millions d'euros. C'est la seule chance de préserver l'emploi sur le site, selon François Hiriart, directeur général de Baxi France.

Conditions de reprise

Mais les conditions de reprise exigées par Sifall sont jugées inacceptables par les salariés : « Des licenciements, la remise en cause des 35 heures et la suppression des avantages sociaux, c'est trop », estime Thierry Depret, délégué CFTC, qui refuse de « travailler plus pour gagner moins ». Baxi, qui conserverait l'activité montage, s'alignerait sur les mêmes conditions et augmenterait, en outre, la flexibilité horaire, avec des semaines de 46 heures en période de forte activité, au lieu de 42 heures actuellement.

Quelques avancées

Après plusieurs semaines de mobilisation, les syndicats ont négocié quelques avancées lors du comité central d'entreprise extraordinaire, le 31 janvier. Le temps de travail serait fixé par Sifall à 37 h 30 par semaine, avec une rémunération en heures supplémentaires à partir de la 36e heure, permettant le maintien du salaire et même une augmentation de 1,5 % à 3 %. Celle-ci compenserait une légère perte au niveau des primes, qui seraient ramenées au taux minimum de la convention collective de la métallurgie de l'Aisne. La prime de route serait conservée, les primes de vacances et le 13e mois remplacés par une prime de fin d'année basée sur le «présentéisme».

Le principal point de désaccord porte, désormais, sur les 33 licenciements secs confirmés par la DRH. Les syndicats souhaitent obtenir une dérogation pour faire bénéficier une partie de ces salariés de départs anticipés en retraite dès 56 ans. La procédure de consultation du CE est en cours et la DRH ne souhaite pas communiquer pour l'instant. Les syndicats savent que leur refus entraînerait la fermeture de la fonderie et, au minimum, 234 suppressions d'emploi.

* Le groupe Baxi compte 5 600 salariés (dont 900 en France), répartis dans 7 pays sur 16 sites de production, et réalise un chiffre d'affaires annuel de 1,3 milliard d'euros.

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