Comment concilier maintien dans l'emploi et maladies chroniques évolutives (VIH, cancer, sclérose en plaques, hépatite...) ? Cette question fait actuellement l'objet d'un projet européen Equal, soutenu par le FSE, que copilotent, en France, l'association Aides Sud-Ouest et l'Aract Aquitaine, avec l'appui de plusieurs partenaires.

Alors qu'un guide méthodologique doit prochainement être édité, les sponsors du projet viennent de publier les résultats de leurs investigations menées dans 12 entreprises aquitaines, complétées par une série d'entretiens avec des personnes atteintes de ces pathologies. Parmi leurs enseignements, les ergonomes pointent le flou qui entoure le statut de ces maladies (des maladies souvent invisibles ; des malades qui n'ont pas le statut de travailleur handicapé...). Dans l'entreprise, le regard porté sur ces salariés est très varié, oscillant entre compassion, malaise ou déni.

Autre constat assez inattendu : les proches soutiennent activement l'activité professionnelle des malades. Ces derniers s'investissent, en outre, hors de leur temps de travail pour atteindre leurs objectifs. L'absence de coordination entre les différents acteurs de l'entreprise est un frein au maintien dans l'emploi, relèvent aussi les ergonomes. Quant à l'aménagement des postes et à l'organisation du travail, ils ne sont pas pris suffisamment en compte, en particulier dans les petites entreprises. Une problématique amplifiée par le caractère évolutif de ces pathologies.