E & C : Equilibres, cabinet de conseil dédié à l'articulation des temps professionnels et personnels, a rendu publique, le 14 février, une enquête intitulée : «Les pères managers en quête d'équilibre. Portrait d'une génération qui entend réconcilier travail et paternité»*. Quelles en sont les principales conclusions ?

C. B. : La génération des pères trentenaires et quadras entend équilibrer ses temps de vie, mais il existe un décalage entre ses attentes en la matière et ce que lui propose l'entreprise. Ainsi, les pères «pourvoyeurs de revenus», dont l'identité s'est construite à travers le travail, ne représentent que 15 %. Ils sont majoritairement (52 %) des «équilibristes», qui expérimentent la paternité et sa difficile conciliation avec la vie professionnelle, ou des «égalitaires» (33 %). Très sensibles à l'équilibre des temps de vie, ces derniers estiment que le quotidien du travail doit pouvoir s'adapter aux impératifs familiaux. Compte tenu de ces aspirations, des coûts RH cachés que peuvent entraîner les frustrations, de la pression de la loi sur les questions d'égalité, et de la guerre des talents, les entreprises ont tout intérêt à prendre en compte la question des équilibres de vie.

E & C : Que devraient faire les entreprises en ce sens ?

C. B. : Ces cadres attendent, en premier lieu (28 %), des services (crèches...) ; une organisation du travail plus souple (temps partiel, pas de réunions tardives) (20 %) ; une politique familiale qui s'adresse aussi aux hommes (prise en charge du congé paternité) ; ou encore du télétravail (8 %).

E & C : Quels freins ces pères rencontrent-ils ?

C. B. : Ils doivent faire face à un préjugé, lié au genre, qui les enferme dans une identité obsolète. Ils doivent également s'affronter à la culture de l'implication totale, version high-tech. Enfin, les congés parentaux, temps partiels... sont encore tabous. Ainsi, seuls 12 % ont pris leur congé paternité en totalité, et 40 % ne l'ont pas pris du tout.