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ArcelorMittal maintient le cap, les syndicats se divisent

L'actualité | publié le : 19.02.2008 |

ArcelorMittal maintient inchangé le projet de fermeture partielle du site de Gandrange (Moselle) et promet le reclassement des 595 salariés concernés. Le front syndical se fissure.

Venu présenter les excellents résultats de son groupe (10 milliards de dollars de bénéfices) à Luxembourg, le 13 février, Lakshmi Mittal n'a pu éluder les questions sur l'avenir du site de Gandrange (57). Le dirigeant a présenté comme étant « la meilleure solution pour la Lorraine » son projet initial, consistant à fermer le train à billettes (TAB) et l'aciérie, et à reclasser, sur les sites voisins de Hayange et du Luxembourg, les 595 salariés concernés par les suppressions de poste. Il a, par ailleurs, jugé « peu logique » l'hypothèse d'une cession du site, évoquée par Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Gandrange le 4 février, tout en maintenant son engagement à « travailler avec les syndicats » à une solution alternative.

Accord de méthode

Au lendemain de cette déclaration, la CFDT, majoritaire, et la CFE-CGC, ont émis un avis positif sur l'accord de méthode fixant les prochaines échéances. L'intersyndicale accepte de répondre, dès le 4 avril, aux propositions alternatives à la fermeture que le cabinet Syndex doit remettre le 14 mars, puis d'ouvrir, dix jours plus tard, le livre III relatif au social, le volet industriel étant clos.

« Signer cet accord revient à entériner la fermeture de l'aciérie et du TAB. Or, Nicolas Sarkozy se donnait jusqu'à fin avril pour examiner les alternatives à la fermeture, organiser une table ronde, juger de la viabilité du projet et revenir sur le site », proteste Jacky Mascelli, délégué CGT d'ArcelorMittal Gandrange. Non signataire, la CGT se réserve la possibilité d'attaquer l'accord de méthode en justice.

L'hypothèse d'une reprise du site divise également les syndicats. Selon la CFDT, elle constituerait « la pire des solutions pour le personnel du site, tant sur le dossier industriel que social ». La CGT préfère, elle, prendre acte du désengagement d'ArcelorMittal à Gandrange, et accepterait d'étudier l'option d'un repreneur. Certains observateurs voient des synergies possibles dans la proximité de groupes plutôt bien portants, Ascométal à Hayange, et le voisin sarrois Saarstahl.

« La fermeture de Gandrange constituerait un immense gâchis, car l'outil de production est excellent et l'usine, potentiellement rentable. Un partenaire industriel spécialisé dans les produits longs et doté d'une force commerciale suffisante pourrait apporter une solution », estime Alain Grenaut, ancien directeur d'Unimétal, qui a dirigé le site de Gandrange de 2002 à 2005.