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« Inscrire ces outils dans le jeu du dialogue social »

Dossier | L'entretien avec | publié le : 19.02.2008 |

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« Inscrire ces outils dans le jeu du dialogue social »

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E & C : L'e-évaluation est-elle une pratique répandue dans les entreprises ?

J.-P. B. : Jusqu'en 2007, les pratiques des entreprises, pointées par nos adhérents, portaient sur une déconnexion entre deux types d'entretien : l'un, très sacralisé, dédié à la rémunération ; l'autre, moins formel, axé sur les objectifs et le développement des compétences. Depuis l'an dernier, nous assistons à l'émergence d'un double phénomène avec, d'une part, un raccourcissement des délais entre les cycles d'évaluation et, d'autre part, une multiplication des entretiens.

Dans certains secteurs, il est désormais courant que le management aille au-delà de ces deux rendez-vous traditionnels. Dans ces conditions, les entreprises ont besoin d'automatiser leur processus d'évaluation. Cela passe forcément par le déploiement d'outils informatiques accessibles, le plus souvent, via le web.

E & C : Ces outils vont-ils se développer ?

J.-P. B. : Sans aucune doute, pour les raisons évoquées ci-dessus, mais les entreprises doivent restées prudentes sur l'efficacité de ces outils. L'informatisation suppose, en effet, une standardisation, or les meilleurs logiciels ne pourront jamais rendre compte de la complexité d'une situation humaine. Autrement dit, ils ne génèrent pas des représentations fidèles de la réalité. Il convient donc de rechercher le point d'équilibre entre technologie et relation humaine.

E & C : Les systèmes d'évaluation sont aussi de plus en plus encadrés, avec une implication grandissante des IRP...

J.-P. B. : C'est un point fondamental. La mise en place de l'e-évaluation doit préalablement faire l'objet d'une confrontation organisée entre la direction et les IRP. Objectifs : les rendre socialement acceptables, efficaces et compréhensibles par tous. Les salariés et les managers sont demandeurs d'une grande transparence sur ce sujet. A ce titre, les consultations du CE et du CHSCT sont, davantage qu'une obligation légale, l'opportunité d'une véritable discussion entre partenaires sociaux. En outre, faut-il le préciser, les processus d'évaluation des salariés doivent respecter trois grands principes de droit français : la loyauté, la transparence et la proportionnalité. Les DRH doivent vraiment avoir à l'esprit qu'il est nécessaire d'inscrire ces outils dans le jeu du dialogue social.

(1) Avant de rejoindre la CFDT Cadres, Jean-Paul Bouchet a assuré les fonctions de DSI et de directeur général adjoint d'une SSII.

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