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La prévention durable se heurte à de nombreux freins

L'actualité | publié le : 12.02.2008 |

Selon les résultats - qu'Entreprise & Carrières s'est procurés en partie - d'une recherche-action financée par le ministère du Travail et pilotée par l'Anact, de nombreux freins à l'élaboration d'une politique de prévention durable des TMS demeurent dans les entreprises.

Manque de temps, de moyens et de compétences en matière de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) ; non-intégration de l'évaluation des risques TMS dans le document unique ; des partenaires extérieurs peu coordonnés dans le suivi des entreprises ; des dirigeants qui ne considèrent pas la santé comme une dimension stratégique pour l'efficacité de leur entreprise ; des processus de décision qui ne tiennent pas assez compte de la réalité du travail ; des salariés qui participent à l'amélioration des conditions de travail de manière hétérogène... Tels sont quelques-uns des freins à la mise en oeuvre d'une politique de prévention durable des TMS (1).

Ces constats ont été dévoilés lors d'une réunion organisée à la Direction générale du travail, le 31 janvier. Il s'agissait d'une première restitution de la recherche-action qui, pendant trois ans, a impliqué une trentaine d'entreprises. A la manoeuvre : le réseau Anact et trois laboratoires de recherche (2).

Conditions de réussite

Financée par le ministère du Travail, cette étude visait, à travers le prisme du terrain, à identifier les freins et les leviers d'une prévention durable des TMS, pathologie qui représente 75 % des maladies professionnelles reconnues. Objectifs connexes : éclairer les différents intervenants de la santé au travail sur les conditions d'efficacité de leurs actions et fournir aux acteurs de l'entreprise les moyens d'un suivi des interventions. Le réseau Anact a, en effet, constaté que la réussite d'une action de prévention des TMS était conditionnée par sa longévité. Au bout d'une période de dix-huit mois à deux ans, les experts de l'Anact observent, ainsi, « une dégradation de la situation, un retour des pathologies et des désordres productifs ».

Cela dit, certains leviers existent. Les auteurs de la recherche-action préconisent, notamment, une conduite de projet fondée sur l'intégration de différentes logiques de l'entreprise (santé, sécurité, production, qualité, etc.) ; une revalorisation du dialogue social, via, entre autres, le CHSCT ; une plus grande implication de la fonction RH dans la gestion des évolutions des populations au travail ; une formation des ingénieurs, des cadres et des dirigeants à la conduite de projet en matière de santé.

Sensibilisation

Cette étude intervient alors que le ministère du Travail lancera, en avril, avec un budget estimé à 10 millions d'euros, une campagne de sensibilisation sur les TMS confiée à l'agence de communication Lowe Stratéus. Dans son «Plan santé-travail», Gérard Larcher, ex-ministre du Travail, ambitionnait de réduire de 20 % le nombre de TMS en 2009. Un objectif qui semble, aujourd'hui, difficile à atteindre.

(1) Les résultats de la recherche-action seront prochainement publiés sur le site web de l'Anact.

(2) Le département ergonomie de l'université de Bordeaux-2, le Cristo de Grenoble et le Leest du CHU d'Angers.

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