logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Quelle politique RH pour les grandes villes ?

Enquête | publié le : 12.02.2008 |

Image

Quelle politique RH pour les grandes villes ?

Crédit photo

Nantes, Lille, Toulouse, Paris, Strasbourg, Marseille, Lyon : quelles sont les politiques RH de ces villes ? A la veille des élections municipales, Entreprise & Carrières passe au crible les chantiers réalisés au cours de la mandature et les projets à développer. Résultat ? La fonction RH a la cote et devrait encore monter en puissance au cours des prochaines années.

A quelques jours des élections municipales, les bilans s'affinent, les projets se précisent. Les grandes villes livrent des matchs serrés. A en croire certains sondages, les espoirs affichés par l'UMP de reprendre à la gauche Paris et Lyon, perdues en 2001, semblent bien minces. Le scrutin s'annonce aussi serré à Marseille, Toulouse ou Strasbourg, que la droite détient. La gestion des ressources humaines pèserat-elle dans le scrutin ?

Soutien au pouvoir d'achat

A Paris, à la veille des élections, Bertrand Delanoë a fait un geste en faveur du pouvoir d'achat des agents en leur accordant, fin décembre, une prime de 200 euros au titre de la protection sociale.

A Toulouse, Jean-Luc Moudenc (UMP) a pris le parti d'appliquer la loi Tepa, c'est-à-dire de payer 115 000 heures supplémentaires effectuées en 2007.

A Nantes, Jean-Marc Ayrault, poids lourd du PS, souhaite, pour la première fois de sa mandature, rencontrer les organisations syndicales, à la mi-février.

La cité phocéenne a adopté une démarche similaire. Les deux principaux concurrents, Jean-Claude Gaudin, le maire sortant (UMP), et Jean-Noël Guerini (PS), conseiller municipal et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, ont été reçus par FO, le syndicat majoritaire de la ville.

Des effectifs lourds

Les ressources humaines ont-elles constitué une priorité des élus ? Quelles réalisations ont été accomplies au cours de cette dernière mandature ? Premier constat : les effectifs des villes sont lourds. Toulouse est, ainsi, le premier employeur de la ville, au coude à coude avec le constructeur Airbus. Paris, avec ses 47 000 agents, soit l'équivalent de la RATP, fait également figure de mastodonte. Par ailleurs, les marges de manoeuvre varient d'une ville à l'autre : si les DRH de Paris, de Lyon ou de Strasbourg gèrent les grandes orientations, à Marseille, Lille ou Nantes, c'est le directeur général adjoint ou le directeur général des services qui dessine la stratégie.

Mais, quelles que soient leurs prérogatives, les DRH se sont professionnalisées et n'ont pas chômé. L'une des priorités a concerné la redéfinition des métiers et des compétences. La GPEC est en marche dans la plupart des villes. Non seulement elle est nécessaire en raison des prochains départs en retraite, mais elle permet également de bâtir des référentiels de savoir-faire afin de favoriser les mobilités.

Former pour reconvertir

A Lille, par exemple, cette remise à plat a permis d'identifier six métiers dits «sensibles» (sur 200 recensés), c'est-à-dire jugés difficiles en termes de conditions de travail. La mairie met alors les bouchées doubles sur la formation pour envisager des reconversions. A Paris, un programme vient même de débuter à destination des auxiliaires de crèche seniors afin de les reconvertir vers des métiers administratifs.

Parallèlement, les organigrammes ont été simplifiés : les métiers ont été regroupés au sein de familles plus larges pour créer des passerelles entre les fonctions. La VAE tout comme l'apprentissage séduisent les municipalités. L'évaluation des compétences a également fait une entrée en force. A Strasbourg, elle est, désormais, déclinée à tous les niveaux de l'organigramme.

L'accompagnement des seniors est également un dossier en pointe pour les collectivités, qui, contrairement aux entreprises privées, n'ont pas la culture de la préretraite. Mais des tensions apparaissent pour certains métiers.

Maîtriser la masse salariale

Poussées par des contraintes budgétaires, la plupart des villes tiennent au cordeau leur masse salariale. Mais les nouveaux besoins poussent à l'émergence de nouveaux métiers touchant à la petite enfance, notamment. C'est pourquoi la plupart tentent, aujourd'hui, de redéployer les effectifs sans plomber les dépenses du personnel. Service par service, les besoins sont passés au crible. A Lyon, la police municipale est la grande bénéficiaire de cette réorganisation, avec le secteur de la petite enfance, mais, en contrepartie, la ville a supprimé des activités éducatives et de loisirs. D'autres, à l'instar de Nantes ou de Paris, ont fait le choix de résorber les emplois précaires. Avec, à la clé, de nombreuses titularisations.

Parmi les priorités de la prochaine mandature figurent le développement des carrières attractives, notamment de la catégorie C à la catégorie A, la revalorisation de la grille indiciaire, la gestion des seniors et le dialogue social. Un autre enjeu consistera à développer des relations de proximité avec les citoyens, notamment en explorant les métiers de l'accompagnement social. Soit autant de projets mobilisateurs pour une fonction en hausse dans les organigrammes. Les professionnels seront les bienvenus.

L'essentiel

1 Au cours de la mandature, les directions des ressources humaines des grandes villes se sont professionnalisées. La plupart ont un rôle stratégique.

2 Les chantiers des sept dernières années concernent la GPEC, l'élaboration de référentiels métiers et compétences, la diminution des emplois précaires et la formation des catégories C.

3 Parmi les projets figurent le développement des carrières, la mobilité, le management des équipes ou encore l'accompagnement des seniors.