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Enquête

En attente d'un nouveau dialogue social

Enquête | publié le : 12.02.2008 |

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En attente d'un nouveau dialogue social

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Gérer le papy-boom, évaluer enfin les compétences et stimuler la mobilité constitueront les principaux chantiers RH de la prochaine mandature dans la métropole alsacienne.

Reliée, enfin, au réseau TGV après vingt ans d'atermoiements, Strasbourg attend du train grande vitesse qu'il lui permette de conforter ses statuts de ville principale du Grand Est, de pont vers l'Europe centrale et, surtout, de capitale européenne. Un titre que lui contestent régulièrement les eurodéputés favorables au déménagement du siège du Parlement à Bruxelles.

Fiche des postes

Pour l'administration commune à la Ville et à la Communauté urbaine (une singularité parmi les métropoles françaises), la gestion du papy-boom représentera un défi de taille de la prochaine mandature : 29 % des 6 600 agents sont susceptibles de partir à la retraite dans les dix ans.

Pour y faire face, la collectivité a pris les devants depuis plusieurs années. Elle a élaboré une fiche des postes afin de préciser les contours de chaque métier et de gérer plus aisément le flux des 13 000 candidatures spontanées chaque année. Et elle a misé sur l'apprentissage : la formule connaît une accélération depuis cinq ans pour culminer, cette année, à un pic de 179 jeunes qui passeront par ce sas en vue de suivre une formation de deux ans, dans une palette qui va du CAP à bac +3. « Nous y croyons beaucoup. En moyenne, nous embauchons définitivement trois apprentis sur dix », relève Philippe Cornec, le DRH, en poste depuis 2002, après avoir occupé la même fonction au conseil général du Bas-Rhin.

Renforcement des agents techniques

Pour la CFDT, principal syndicat représenté avec la CGT, l'une des urgences se situe dans le renforcement des agents techniques (notamment les Asem) dans les écoles.

Charte de la prévention et du reclassement

Une autre priorité identifiée depuis quelques années touche le reclassement des personnels déclarés inaptes ou risquant de l'être à court terme dans leur fonction actuelle. La «Charte de la prévention et du reclassement», adoptée fin 2007, concrétise cette orientation. Elle s'appliquera au cas par cas, hormis des opportunités exceptionnelles comme l'ouverture de la «Grande bibliothèque» dans quelques semaines, qui permet de reconvertir une dizaine d'agents d'un coup.

Par ailleurs, la mandature qui s'achève a inauguré l'évaluation des compétences. L'«entretien annuel de progrès», lancé en haut de l'organigramme, en 2004, entre le directeur général et les directeurs de service, s'est progressivement décliné aux échelons hiérarchiques inférieurs pour se généraliser l'an dernier. Strasbourg accusait un incontestable retard, puisque aucune notation n'y a jamais été pratiquée. L'entretien - qui fait suite à une tentative ratée dans le milieu des années 1990 - ne la prévoit pas. Il dresse le bilan et fixe les objectifs, il fait le point sur les besoins de formation, les souhaits éventuels de mobilité, les conditions de travail... « Nous n'en sommes qu'au début, il faudra bien clarifier l'enjeu et l'impact », avertit Roland Siffermann, délégué CFDT. Qui attend aussi une relance de la promotion.

Mobilité des cadres

La DRH, pour sa part, désigne la mobilité interne en général, et celle des cadres en particulier, comme un chantier de court terme. « Il faut pouvoir faire des propositions de qualité à l'ingénieur en place depuis quatre ans dans le même service et désireux de bouger », note Philippe Cornec.

Côté syndical, la priorité se nommerait d'abord pouvoir d'achat. Sans compter la résorption du déficit plus «structurel» : le dialogue social avec les élus, en panne depuis quatre ans. Les deux semaines de grève des éboueurs, fin 2003, continuent de laisser des traces. Frustrantes pour les intéressés, qui n'ont pas obtenu la hausse de rémunération réclamée, elles ont été mal vécues par le «tandem» Fabienne Keller (maire)-Robert Grossmann (président de la Communauté urbaine). « Depuis, nous ne voyons les élus que dans un cadre formel », relate Roland Siffermann. Les syndicats remettront la question sur le tapis avec le nouvel édile : le maire sortant UMP, qui se représente, ou Roland Ries, son challenger socialiste et ancien premier magistrat.

Strasbourg

• Population : 270 000 habitants.

• Nombre d'agents municipaux : 6 600.

• Effectifs au sein de la DRH : 150 agents.