logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

Comment Horemis a accompagné les licenciés

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 05.02.2008 |

Smurfit Kappa a confié le reclassement de 101 salariés licenciés de quatre papeteries au cabinet Horemis. Un an et demi après l'annonce de la restructuration, 95 % ont une solution «aboutie».

Ils n'ont pas fait les gros titres de la presse nationale, mais le drame a été un moment très difficile à surmonter. Lorsque, en janvier 2006, le groupe Smurfit Kappa Papier recyclé France (SKPRF), spécialisé dans la transformation de papier recyclé, annonce la fermeture de quatre sites de production (deux en Corrèze, à Uzerche et Aubazine ; les deux autres à Bigny-Vallenay, dans le Cher, et à Vernon, dans l'Eure), les 174 salariés concernés par cette décision sont sous le choc.

Mobilisation

Les élus locaux tentent pourtant de se mobiliser ; 300 manifestants, répondant à l'appel du parti communiste, battent le pavé, à Uzerche, le 26 février 2006. Les restructurations sont un coup dur pour les petites communes peu industrialisées, qui perdent alors leur taxe professionnelle et voient le taux de chômage grimper. La CGT dénonce la « braderie des emplois industriels » et la toute-puissance de la « logique financière ». Mais le groupe, né de la fusion, fin 2005, des sociétés Smurfit (Irlande) et Kappa (Pays-Bas), ne fait pas machine arrière. Acculée par de graves difficultés économiques, sous la double pression des coûts de l'énergie et de l'instabilité des matières premières, elle met en place un plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE), en accord avec les partenaires sociaux.

180 000 euros pour la formation

Pour atténuer le choc des suppressions de poste, Smurfit Kappa n'a pas lésiné sur les moyens. Outre des primes additionnelles de départ de 20 000 euros pour chaque salarié, le plan prévoit des départs en préretraite (56 personnes) et des reclassements internes (47 personnes) avec une prime de perte d'emploi pour le conjoint et une assistance pour son reclassement. Par ailleurs, la direction s'engage à verser 10 000 euros à chaque candidat à la création d'entreprise. La durée du congé de reclassement est portée à neuf mois. Au total, le coût du plan de sauvegarde pour l'emploi s'élève à 14 millions d'euros, soit près de 80 000 euros par salarié concerné.

Une allocation temporaire dégressive est prévue pour compenser d'éventuelles baisses de revenu. La direction tente également de favoriser un retour rapide à l'emploi : les salariés rapidement «recasés» ont la possibilité de «capitaliser» la totalité de leur congé de reclassement, c'est-à-dire de continuer à toucher leurs allocations à hauteur de 65 % de leur ancien salaire. En outre, le groupe soutient les employeurs qui embauchent des ex-Smurfit.

L'accent est également mis sur la formation : un budget de 3 000 euros par salarié a été débloqué (complété par une enveloppe de 5 000 euros pour les VAE) ainsi qu'une aide globale de 100 000 euros pour les formations longues qualifiantes. Ce sont, au total, plus de 180 000 euros qui ont été consacrés à la formation.

Pour les accompagner, le groupe et les partenaires sociaux ont retenu le cabinet parisien Horemis. De juin 2006 à juillet 2007, 101 salariés ont volontairement adhéré au dispositif proposé. Résultat ? « Aujourd'hui, 96 d'entre eux bénéficient d'une solution professionnelle aboutie, assure Annick Sers, directrice de pôle chez Horemis, c'est-à-dire de CDI post-période d'essai, de CDD de plus de six mois ou de formation longue, soit un taux de 95 %, dépassant largement la moyenne nationale des reclassements, qui se situe autour de 70 %. »

Les débouchés ? Onze personnes ont créé leur entreprise : commerce de proximité (boulangerie, pressing, location de vidéo, bar-tabac...) ; BTP ou encore services à la personne. Les formations longues ont permis des reconversions vers les métiers du transport (chauffeur poids lourds), du bâtiment (technicien supérieur en génie climatique...) ou de l'agriculture (exploitation forestière...). D'autres sont devenus caristes, agents de maintenance des systèmes de production, opérateurs à commande numérique.

Cahier des charges

Le cahier des charges du cabinet était précis. Celui-ci disposait d'un call center, chargé de prospecter les entreprises du bassin d'emploi ; 1 950 entreprises ont été contactées et 560 postes ont été proposés. Outre les entretiens individuels, le cabinet a développé des ateliers de recherche d'emploi collectifs. Particularité du contrat : Horemis s'est engagé à proposer une offre valable de reclassement (OVR), c'est-à-dire une proposition écrite d'emploi, à moins de 50 kilomètres du domicile, sur un poste correspondant aux compétences ou objectifs professionnels du candidat. Avec une rémunération équivalente.

Le cabinet de reclassement est directement intéressé au résultat : il perçoit un bonus de 15 % du montant global des honoraires pour tout salarié reclassé au bout d'un an. En revanche, il est redevable d'un malus du même montant si les objectifs ne sont pas atteints.

Le volet de réindustrialisation a été confié à la société Sofred.