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CNE : une flexisécurité très «fragile»

L'actualité | publié le : 05.02.2008 |

Le Centre d'études de l'emploi pointe le déséquilibre entre la flexibilité et la sécurité du CNE, contrairement à l'objectif initial de ce contrat.

Alors que le CNE (Contrat nouvelles embauches) a été abandonné par les partenaires sociaux, lors de l'accord sur la modernisation du marché du travail, signé le 11 janvier dernier, le Centre d'études de l'emploi (CEE) fait le point sur ce contrat, né en 2005, et, depuis, bien malmené.

Une voie radicalement nouvelle

Les chercheurs, Bernard Gomel, Dominique Meda, Nicolas Schmidt et Raphaël Dalmasso, reviennent sur cette tentative abandonnée de flexisécurité. « Le CNE engageait la politique de l'emploi française dans une voie radicalement nouvelle, expliquent-ils. La mesure visait à réduire les réticences des employeurs à recruter dans les petites entreprises et avait l'ambition d'introduire un nouvel équilibre entre flexibilité et sécurité. »

Qu'en pensent les intéressés ? Pour le savoir, le CEE a mené une enquête qualitative auprès d'un échantillon de cinquante salariés en CNE. Si certains estiment connaître une intégration réussie, d'autres pointent, en revanche, la fragilité de la relation de travail établie par le CNE. Les employeurs n'hésitant pas à leur demander « d'effectuer des heures supplémentaires, non rémunérées » ; à imposer « des tâches non prévues au contrat » ; à ne pas « verser les salaires régulièrement » et à exiger un « engagement intensif pendant deux ans. » Tout refus pouvait conduire à un licenciement.

En cas de rupture, les garanties proposées aux salariés sont rarement respectées : un seul entretien mentionne le versement de l'indemnité spécifique de 8 %. Par ailleurs, aucun des salariés n'a fait état d'un accompagnement spécifique de l'ANPE.