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Enquête

La stratégie s'élabore avec le monde du travail

Enquête | publié le : 05.02.2008 |

A Nice, l'université est en train de passer d'une logique d'offre de formation à une logique de demande, celle des entreprises de la région.

L'université de Nice Sophia-Antipolis n'a pas attendu la réforme Pécresse sur l'autonomie des universités, dite loi LRU, pour ouvrir sa porte aux entreprises. Depuis le printemps 2007, elle s'est dotée d'un conseil d'orientation stratégique qui comprend davantage de personnalités du monde économique que d'universitaires. On y trouve, ainsi, les directeurs des sites IBM à La Gaude et d'Alcatel Alenia Space France à Cannes, le directeur général de Texas Instruments France, le directeur administratif de la division scientifique de Galderma R & D, le président d'Amadeus SAS, et le Pdg d'Acri. Autant d'entreprises implantées à Sophia-Antipolis et dans les environs. Ces dirigeants siègent aux côtés du directeur général du CHU, du président du tribunal de grande instance de Nice, du délégué régional du Centre de formation de la profession bancaire et du président du syndicat hôtelier.

Réorganisation des diplômes

« Quand nous sommes passés au LMD, ce qui a entraîné une réorganisation des diplômes autour des niveaux de licence et de master, nous nous sommes demandé comment améliorer l'adéquation entre notre offre de formation et le marché de l'emploi, explique Albert Marouani, président de l'université. C'est ainsi qu'est née l'idée de ce conseil. Nous ne disons plus : voilà les savoirs et les compétences que nous transmettons, mais nous écoutons les entreprises nous dire : voilà nos métiers, les compétences, les savoir-faire et les savoirs sur lesquels ils reposent. Alors, nous élaborons nos diplômes. »

Le conseil d'orientation a décidé de créer un rendez-vous régulier. Les directeurs de formation de l'ensemble des filières seront conviés, à plusieurs reprises dans l'année, à rencontrer l'un des membres chefs d'entreprise pour découvrir ses métiers de demain et l'évolution attendue des compétences associées. « Toutes les disciplines seront concernées, y compris les lettres, la philo et l'ethnologie », affirme Albert Marouani.

Le conseil d'administration lui-même s'ouvre au monde économique, comme le permet la réforme des universités. Celui qui sortira des urnes, ce mois de février, comportera, sur ses 30 membres, huit personnalités extérieures, « dont six représenteront le tissu économique de la région, car l'ouverture vers l'entreprise est primordiale », affirme le président.

Diversification des financements

L'un des défis imposés par la loi LRU est de « diversifier les sources de financement de l'université », poursuit-il. La création d'une fondation universitaire partenariale avec le Crédit agricole Provence-Côte d'Azur, autre possibilité ouverte par la loi LRU, va dans ce sens. Outre le groupe bancaire, d'autres entreprises comme SFR, Orange, Experian, IBM ou encore Nokia sont pressenties pour participer à cette fondation dédiée à la banque du futur. Le ticket d'entrée est de 500 000 euros annuels. L'objectif est de financer des projets de recherche et d'innovation, « mais aussi de valoriser nos compétences auprès des entreprises et de les inciter à venir nous voir pour que nous leur donnions des idées sur leurs métiers de demain ».

Valoriser les compétences de l'université : c'est également le but visé par Asure Formation, le département de formation continue de l'université, qui crée une base de données d'enseignants-chercheurs experts, capables de répondre rapidement à la demande spécifique d'une entreprise en créant une formation de toutes pièces.