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Les pratiques

Marteau se protège du risque chimique

Les pratiques | publié le : 29.01.2008 |

Pour prévenir le risque chimique, l'entreprise Marteau (93), spécialiste du ravalement des façades, et la médecine du travail ont travaillé en synergie. La méthode a permis de renforcer la culture sécurité au sein de la société.

Dans le BTP, la troisième pathologie professionnelle est due au risque chimique (dont l'exposition à l'amiante). Un danger contre lequel l'entreprise Marteau a voulu s'armer. Dès 2001, elle a enclenché une démarche de progrès avec l'OPPBTP, qui l'a conduite à répertorier tous les risques chimiques potentiels. Aussi, en 2004, quand la législation est devenue plus contraignante, l'entreprise familiale de Montreuil (200 salariés) était préparée à s'engager dans une démarche de prévention proposée par l'Association paritaire de santé au travail (APST BTP) de la région parisienne. « En raison de la manipulation de peinture, un certain nombre de salariés étaient concernés par la surveillance médicale renforcée, rendue obligatoire en 2004, précise Claudie Lebaupain, médecin du travail. A cette occasion, nous avons proposé à l'entreprise d'aller au-delà des visites médicales annuelles et de mobiliser ses salariés. »

Base de données des produits manipulés

L'opération, qui a concerné l'agence de Montreuil, a commencé, en 2005, par une actualisation du risque chimique. « Pour répondre aux exigences de nos clients, nous travaillons avec six fournisseurs, détaille Alexandra Charlot, responsable de la formation chez Marteau. Ce qui signifie que nous manipulons 150 produits. » La première étape a été de les trier selon la fréquence de leur usage et le nombre de salariés concernés par leur manipulation. « Il en est sorti une base de données d'une centaine de produits manipulés, explique Alexandra Charlot. Pour chacun, nous avons cherché la fiche de sécurité. »

L'information a été envoyée pour être traitée par le toxicologue de l'APST BTP. Aidée du logiciel Evaris T permettant de gérer toutes les informations des fiches de sécurité, il a analysé les références en fonction de leur composition, des degrés de dangerosité, des réactions provoquées dans le corps. « Cette base de données est désormais mutualisée au sein de notre service de santé », indique Claudie Lebaupain.

Formation assurée par un médecin

Deuxième volet de la prévention, une formation a été dispensée gratuitement par le médecin auprès des 98 compagnons de Montreuil. Pendant une demi-journée, par groupes de dix, ils ont appris à lire les pictogrammes, à réviser le mode d'utilisation de leurs équipements et les consignes de sécurité. « Ils ont eu un médecin sous la main pour poser toutes leurs questions sur les risques médicaux, commente Claudie Lebaupain. Les réunions se sont tenues en dehors de toute présence hiérarchique afin qu'ils osent se confier. Notre but est de diminuer l'exposition, mais aussi d'améliorer la maîtrise des risques en renforçant l'information. »

Transmission par les plus expérimentés

Ainsi, un lexique des pictogrammes a été dressé, des fiches produits bien illustrées ont été distribuées. En outre, Marteau, où la moyenne d'âge est de 44 ans, mise sur ses salariés âgés pour transmettre aux plus jeunes les consignes en matière de sécurité. Aujourd'hui, l'entreprise conçoit des fiches par postes et les leçons tirées de l'expérience ont été diffusées dans toutes les agences de la société. « On note une évolution des comportements, conclut Alexandra Charlot. Les compagnons utilisent mieux les équipements. » La baisse du nombre d'accidents du travail témoigne de la mobilisation de l'entreprise pour la prévention : de 10 en 2005, ils sont passés à 9 en 2006, puis à 4 en 2007.