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Les pratiques

Etats-Unis Lockheed règle une amende record pour agissements racistes

Les pratiques | publié le : 29.01.2008 |

Le groupe d'armement américain a versé 2,5 millions de dollars à l'un de ses anciens salariés noirs, tourmenté par son équipe de travail et licencié après s'être adressé à la Commission gouvernementale contre la discrimination (EEOC).

C'est un record obtenu par la Commission gouvernementale contre la discrimination (EEOC) : le géant américain de la défense Lockheed Martin vient d'accepter de payer une compensation de 2,5 millions de dollars à l'un de ses anciens salariés noirs, qui poursuivait l'entreprise en justice pour discrimination raciale. Jamais une telle somme n'avait été obtenue en conciliation par l'EEOC pour une seule et unique personne. La plainte, déposée il y a sept ans par Charles Daniels, 45 ans, un ancien de la Marine, devenu dans le privé électricien de l'aviation chez Lockheed, a donné lieu à une intense investigation menée par la fameuse Equal Employment Opportunity Commission.

Menaces de mort

Les ennuis de Charles Daniels ont commencé en Floride et ont continué jusqu'à Hawaii, où il avait été muté avec son équipe. Le mot «nègre» était régulièrement utilisé à son endroit, ainsi que des menaces de mort de type racial. Lorsque Charles Daniels a relaté les incidents à la DRH, on lui a répondu : « C'est les hommes ; c'est comme ça que ça se passe chez Lockheed. » Et l'électricien a été maintenu dans la même équipe de travail, jusqu'à ce qu'il raconte son histoire à l'EEOC. Ce qui lui a valu son licenciement.

Hormis la compensation financière sans précédent, le compromis passé entre l'avionneur et l'EEOC comprend la mise en place d'un programme de formation contre la discrimination dans ses centres logistiques, et le licenciement du chef d'équipe et des collègues tourmenteurs de Charles Daniels.

L'EEOC compte bien sur ce spectaculaire règlement à l'amiable pour faire passer le message auprès des entreprises américaines. Comme l'a rappelé William Tamayo, l'avocat général de l'EEOC à Hawaii, « la discrimination raciale ne sera pas tolérée ».

Minimisation de l'affaire

Pourtant, le message semble avoir du mal à passer chez Lockheed. Joe Stout, le porte-parole du groupe, a essayé de minimiser l'affaire devant la presse américaine. Pour lui, il s'agissait « d'un petit nombre de salariés dans une toute petite unité de la compagnie ». En outre, le groupe n'hésite pas à clamer que l'EEOC a « mal caractérisé les faits » et exagéré la situation, en retenant des menaces et des insultes qui n'ont pas été relevées dans leurs enquêtes internes.

Les avocats de l'EEOC ont encore du pain sur la planche. Car la discrimination raciale est un phénomène croissant. En 1991, 3 075 cas de harcèlement racial avaient été rapportés à l'agence. L'an dernier, 7000, soit plus du double. « Nous allons surveiller les entreprises qui n'ont pas encore mis en place un programme interne permettant aux salariés de déposer une réclamation », a prévenu l'avocat de l'EEOC.