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Les pratiques

Les chômeurs frontaliers d'Alsace retrouvent le chemin de l'emploi

Les pratiques | publié le : 22.01.2008 |

Le service public de l'emploi a trouvé une solution aux deux tiers des travailleurs alsaciens qui découvraient le chômage après de longues années de carrière sans heurts en Allemagne ou en Suisse.

Alors qu'il touche à sa fin, le programme européen Equal «Accompagner le retour à l'emploi des travailleurs frontaliers d'Alsace» affiche un bilan qui dépasse les espérances de ses initiateurs. Lancé pour deux ans à l'automne 2005, il a intéressé 1 300 salariés ayant perdu leur emploi en Allemagne ou en Suisse, soit près d'un chômeur frontalier sur trois. Environ les deux tiers de ce public a trouvé une solution. Plus précisément, l'ANPE annonce que sur les 1 050 licenciés d'une entreprise allemande qu'elle a suivis, 532 ont retrouvé un emploi outre-Rhin et 150 autres se sont reclassés en France ou poursuivent une formation.

Certes, la reprise de l'économie outre-Rhin a aidé, mais la performance reste très méritoire, au regard de l'âge du public concerné : les plus de 45 ans en représentent les deux tiers, alors qu'ils ne constituent qu'un cinquième des travailleurs frontaliers alsaciens. Ce sont, d'ailleurs, les chômeurs de cette tranche d'âge qui rencontrent les plus grandes difficultés de reclassement ; seuls 31 % d'entre eux ont retrouvé un emploi, contre 43 % des 30-45 ans et 90 % des moins de 30 ans.

30 % de non-diplômés

Autre contrainte particulière : les demandeurs d'emploi revenaient, dans leur majorité, de plus de quinze ans d'expérience à l'étranger, parfois en ayant changé d'employeur, mais sans jamais y avoir connu le chômage. Sans diplôme pour 30 % d'entre eux, ils ne pouvaient souvent brandir qu'un certificat d'employeur allemand ou suisse, difficile à faire rentrer dans les grilles de l'ANPE. « Nombre d'entre eux se retrouvaient classés dans la catégorie «divers». Un gros travail préalable a donc consisté à qualifier leur recherche d'emploi », expose Elisabeth Eschenlohr, directrice du GIP-FCIP Alsace. Cette structure de la Dafco (Délégation académique à la formation continue) a piloté le programme d'1,9 million d'euros, cofinancé par le FSE, l'ANPE, l'Assedic, la DDTEFP et la région Alsace.

Une équipe spécifique

La prise en charge a suivi trois étapes : une réunion collective d'information, puis le «bilan positionnement» - une sorte de bilan de compétences adapté au public - et, enfin, l'accompagnement personnalisé par l'ANPE. Celle-ci a collecté 1 400 offres en Allemagne grâce à une équipe «Equal» spécifique de six conseillers.