Les constructeurs, les distributeurs et les loueurs d'engins mobiles destinés au BTP et à l'industrie lancent, avec l'Afpa, une opération pour recruter et former 1 000 personnes aux métiers de la maintenance.
La pénurie de main-d'oeuvre frappe chez les constructeurs, les distributeurs et les loueurs de matériels et d'équipements mobiles destinés au BTP et à l'industrie. Les métiers de la maintenance des matériels de manutention et de construction, qui occupent 35 000 des 65 000 salariés de ce secteur, sont particulièrement concernés. Regroupées au sein du Cisma et du DLR*, le millier d'entreprises que compte la profession estiment leurs besoins d'embauche à 1 500 personnes par an sur les cinq ans à venir, pour des postes de technicien, dépanneur et agent de maintenance. « Or, l'Education nationale nous permet, au mieux, de recruter 500 personnes par an, sur des diplômes allant du CAP au BTS, et 100 à 200 personnes obtiennent chaque année nos CQP de branche », relève Renaud Buronfosse, délégué général du Cisma. C'est pourquoi les deux organisations professionnelles lancent, avec l'Afpa, «Cible 1 000 emplois». Public visé : les demandeurs d'emploi, les jeunes sortis du système scolaire sans qualification et les salariés en reconversion.
L'Afpa propose un dispositif de formation dédié, réparti sur quatre centres, à Egletons (Corrèze), Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), Bourg-en-Bresse (Ain) et Faulquemont (Moselle). Il démarre par une étape préparatoire de seize semaines, dont treize en centre de formation et trois en entreprise. Cela permet de vérifier l'adéquation entre le stagiaire, l'entreprise et le métier, en termes de projet professionnel, d'aptitudes et de motivation.
Le candidat signe ensuite un contrat de professionnalisation en alternance de douze mois. Objectif : décrocher un titre de niveau V d'agent de maintenance et réparation des engins de manutention ou des engins de travaux publics, délivré par le ministère du Travail. Avec, à la clé, un CDI dans l'entreprise d'accueil. « Les stagiaires qui présentent les compétences nécessaires pourront poursuivre par un titre de niveau IV de technicien en suivant une formation de dix semaines, toujours avec l'Afpa », précise Renaud Buronfosse.
Le Cisma et le DRL tablent sur une centaine de personnes formées en 2008, pour répondre à la centaine d'intentions d'embauche déjà formulées. Une dizaine de stagiaires sont en formation au centre Afpa de Faulquemont, et un autre groupe vient d'entrer en préqualification à Doué-la-Fontaine.
Le dispositif montera progressivement en charge, pour concerner au minimum 300 à 400 personnes par an d'ici à trois ou quatre ans. « A condition de motiver suffisamment de candidats, nuance le délégué général du Cisma. L'Afpa estime qu'il faut rencontrer sept à huit candidats pour faire entrer une personne dans le dispositif. Aussi sommes-nous en train de concevoir une campagne d'information et de communication pour informer l'ensemble des prescripteurs. ANPE, missions locales, collectivités territoriales, direction du travail, il faut tous les mobiliser. »
* Le Cisma regroupe les constructeurs français et internationaux de matériels, équipements et systèmes destinés à la construction, aux infrastructures, à la sidérurgie et à la manutention. Le DLR rassemble les distributeurs, loueurs et réparateurs de ces matériels.
