Muriel Pénicaud

DG adjointe de Dassault Systèmes, en charge des RH.

Présidente du conseil d'administration de l'Intefp.

Du Centre lorrain pour l'enfance et la jeunesse, dans les années 1980, à Dassault Systèmes, depuis 2002, le parcours de Muriel Pénicaud est entièrement consacré à la « valorisation du capital humain ». Quel que soit l'univers - public, privé, ministériel -, c'est toujours le même fil rouge qui guide ses choix professionnels depuis trente ans : dans un centre pour l'enfance, une mission locale, à la délégation à la formation professionnelle, au cabinet de Martine Aubry, puis, dans le secteur privé, aux ressources humaines de Danone et, enfin, depuis 2002, à la direction générale de Dassault Systèmes, où elle est en charge, notamment, des ressources humaines. Et c'est encore ce même fil rouge qui détermine ses responsabilités «sociétales». Parmi celles - nombreuses - qu'elle occupe ou a occupées, Muriel Pénicaud cite spontanément le programme «Paque» de lutte contre l'illettrisme, lorsqu'elle était conseillère de Martine Aubry pour la formation, entre 1991 et 1993, « dont on parle encore aujourd'hui ».

Elle se souvient aussi de sa participation à la commission Thélot, chargée de plancher sur l'avenir de l'école. Remis en 2004, le rapport préconisait, par exemple, l'apprentissage des langues étrangères dès les petites classes, faisait des technologies de l'information une compétence fondamentale, et proposait un rapprochement entre l'école et l'entreprise. Muriel Pénicaud est, aujourd'hui, présidente du conseil d'administration de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (Intefp), l'école qui forme les inspecteurs du travail et les agents du ministère du même nom. A ce poste, elle devra « adapter l'Intefp à un environnement en pleine mutation » : décentralisation, privatisation de l'accompagnement des chômeurs, nouvelles règles comptables publiques (Lolf).

Elle est également membre du conseil d'administration de la chaire européenne de la dirigeance de l'ESCP-EAP, et membre du conseil de gouvernance de l'Ecole de droit et gestion de Paris Panthéon-Assas.

Autant son investissement dans ces deux dernières écoles est immédiatement conforme aux intérêts de son employeur - « Dassault Systèmes est une entreprise d'ingénieurs et de cadres de haut niveau », rappelle-t-elle -, autant la direction du conseil d'administration de l'Intefp est un choix plus « personnel ».

Sollicitée pour ce poste par Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi en 2006, du fait de son parcours dans le privé et le public, Muriel Pénicaud admet que le lien entre l'Intefp et Dassault est « lointain ». Pour autant, l'employeur ne s'est pas opposé au souhait de sa collaboratrice. « Ma participation à l'Intefp ne répond pas à un besoin immédiat de Dassault, elle s'inscrit plutôt dans son projet global d'entreprise ; c'est aussi un acte de management intelligent de la part de ma hiérarchie », explique cette ancienne du service public, auquel elle reste manifestement très attachée.

Compte tenu des multiples sollicitations dont elle est l'objet, elle refuse 90 % de ce qu'on lui propose. « Il faut que les choix aient un sens », déclare-t-elle.

1976-1985 : collectivités territoriales et organismes sociaux.

1985-1993 : ministère du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle.

1991-1993 : conseillère du ministre pour la Formation (cabinet ministériel).

1993-2002 : groupe Danone.

Depuis 2002 : directrice générale adjointe de Dassault Systèmes, en charge de l'organisation et des ressources humaines, membre du comité exécutif.

Précédents : administratrice de l'Agefaforia ; chargée d'enseignement à l'ENA ; présidente du comité de politique contractuelle (ministère du Travail) ; membre du Haut comité éducation/économie/emploi ; membre de la Commission du débat national sur l'avenir de l'école.

Actuels : présidente du conseil d'administration de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (Intefp) ; membre du conseil d'administration de la chaire européenne de la dirigeance ESCP-EAP ; membre du conseil de gouvernance de l'Ecole de droit et gestion de Paris Panthéon-Assas.

1991-1993 : direction du programme Paque.

2004 : participation à la commission Thélot sur l'avenir de l'école.

Eté 2008 : signature d'un contrat d'objectifs entre l'Intefp et l'Etat.