«Actuellement, 50 % des footballeurs en activité cumulent sport et formation, explique Joël Delpierre, qui anime Europ Sports Reconversion (ESR), la structure qui prépare les dieux du stade à leur future intégration professionnelle. Cent cinquante suivent une formation en ligne, les autres se répartissent entre remise à niveau, entrée dans un cursus universitaire, stages qualifiants. » Europ Sports Reconversion, financée par l'ensemble de la famille football, a été créée, en 1990, par l'Union des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des footballeurs.

« Il y a dix ans, le monde du foot découvrait le chômage, se remémore Joël Delpierre. Une division complète venait d'être supprimée et le marché connaissait un afflux de jeunes. » Résultat, de nombreux joueurs en fin de contrat annuel se retrouvaient sur le banc de touche.

Appelée au secours, l'UNFP réagissait en montant une structure paritaire pour regrouper tous les joueurs en rupture de contrat dans le but de les aider à signer de nouveau. « A cette occasion, nous avons monté en parallèle une cellule ressources humaines pour parer à l'éventualité que certains ne trouvent aucun poste. Une cellule dont la vocation, au début, était d'aider les footballeurs isolés à se construire un projet professionnel. A cette époque, 80 % des joueurs n'avaient jamais réfléchi, durant leur carrière, à ce qu'ils pourraient faire après le foot », explique Joël Delpierre.

Depuis, ESR a accompagné 1 000 reconversions. Sa technique est rodée : autoévaluation cadrée par des entretiens, validation des compétences et orientation. Ensuite, le joueur est mis en relation avec des organismes de formation pour bâtir un programme de renforcement de ses acquis. Cela va de l'entrée dans une université partenaire au stage de découverte d'un environnement professionnel spécifique dans une entreprise.

Pendant sa formation, le joueur est préparé à se mettre en relation avec des acteurs économiques ou institutionnels qui gravitent autour du milieu du football ; 60 % des joueurs vont vers les métiers du sport - entraîneur, éducateur, préparateur physique, administratif dans un club... -, 20 % vers la création d'entreprise et le commercial, les autres se tournant vers diverses professions.

Le foot a été le premier sport à impulser une structure de formation et de reconversion. « Aujourd'hui, assure Joël Delpierre, nous avons un puissant réseau de relations : chambres de commerce, entreprises, universités... » Les chefs d'entreprise sponsors d'un club amateur local sont, d'ailleurs, de puissants alliés.

ESR, également en relation avec l'ANPE, vient de signer avec elle une convention sur l'accompagnement des footballeurs professionnels.