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Les Pratiques

Semer insère des saisonniers

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 19.06.2007 | Laurent Poillot

Semer, une PMI de la Vallée de l'Arve, peinait à trouver des profils d'électricien. L'ANPE, Adecco et l'Assedic des Alpes l'ont aidée à monter un dispositif d'intégration de dix saisonniers pendant ses pics d'activité.

Ce partenariat pour l'emploi a été conclu en février 2007 et il produit déjà des effets positifs. Semer, PMI haut-savoyarde de 72 salariés (chiffre d'affaires 2006 de 14,5 millions d'euros) spécialisée en automatismes et électricité industrielle, accueille dix recrues saisonnières pour augmenter la capacité de production d'un atelier de vingt personnes, qui fabrique des armoires électriques pour les remontées mécaniques et l'industrie. Comme chaque année, Semer aborde, de mai à novembre, un pic d'activité qui nécessite de mobiliser jusqu'à 110 personnes. Mais dans cette petite ville de la Vallée de l'Arve, où le taux de chômage avoisine les 4 %, les profils recherchés de monteur-câbleur sont rarissimes.

Personnes du «cru»

Pour trouver le personnel nécessaire, son prestataire d'intérim, Adecco, s'est rapproché, durant l'hiver ,de l'Assedic des Alpes et de l'ANPE. Ensemble, ces acteurs ont défini un programme d'intégration ouvert à des candidats sans expérience industrielle, mais disponibles en été et résidant à proximité de l'entreprise. Pour les former en six semaines, les trois partenaires lancent un appel d'offres et retiennent l'Association de formation professionnelle dans l'industrie (Afpi) de Savoie. Celle-ci monte, en mars, une formation de 180 heures sur six semaines, et, surtout, accepte de déplacer ses formateurs vers un organisme local, le Centre technique du Mont-Blanc.

L'ANPE locale et l'agence Adecco repèrent 30 profils possibles. « Il nous fallait surtout des hommes et femmes du «cru», sachant lire, écrire et compter, et ayant déjà une activité de saisonnier dans les stations du Mont-Blanc, que nous équipons », résume Eric Forissier, directeur administratif et financier. Pour encourager leur motivation, Semer propose un engagement de réembauche sur deux saisons d'été d'affilée, avec des avantages équivalents à ceux des salariés permanents (même système d'augmentation collective des salaires et 13e mois).

Salariés d'Adecco

Après une réunion collective d'information, en présence de l'entreprise, dix sont finalement retenus. Agés de 20 à 45 ans, ils sont, l'hiver, perchman, secouriste, agent d'exploitation, caissière de remontées mécaniques... Sept d'entre eux perçoivent des indemnités de chômage, les trois autres appartiennent au vivier d'Adecco.

Au total, l'opération représente un budget de 65 000 euros sur sept mois. L'Assedic paie la formation des demandeurs d'emploi indemnisés (42 000 euros pour sept personnes), tandis qu'Adecco utilise le dispositif «contrat de développement professionnel intérimaire», ex-CMJI, à hauteur de 23 000 euros (coûts pédagogiques et salaires) pour les trois autres personnes. Semer intervient aussi dans ce budget, à hauteur de 750 euros par intérimaire. Jusqu'à l'automne, les dix personnes accueillies chez Semer resteront salariées par Adecco.

Auteur

  • Laurent Poillot