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Les Pratiques

Pas de «assholes» chez Successfactors

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 19.06.2007 | Caroline Talbot, à New York

Chez Successfactors, SSII californienne, tout nouvel embauché s'engage, par écrit, à ne pas être un «asshole» grossier, coléreux, irrespectueux..., sous peine d'être remercié.

Règle n° 15 : «I will not be an asshole». Traduction littérale : «Je ne serai pas un trou du cul». Au moins, c'est clair, Successfactors ne veut pas d'un tyran, d'un patron grossier, d'un cadre coléreux ou intimidant dans ses murs... Cet engagement figure parmi les 15 règles du jeu de cette jeune SSII californienne, éditeur de logiciels gestionnaires du capital humain, créée à San Mateo en 2001.

Règles de savoir-vivre

La direction martèle clairement ses principes dans la section «recrutement» de son site Internet, dans la présentation de la société et de ses fameuses règles du jeu que tout salarié a lues et signées avant d'entrer dans le groupe. Les 450 collaborateurs de Successfactors promettent, ainsi, de se montrer respectueux vis-à-vis de leurs collègues (règle n° 2). Ils seront aimables, écouteront les autres, travailleront avec professionnalisme. Ils reconnaîtront le travail d'équipe (règle n° 6) et s'engagent à ne jamais «poignarder dans le dos» un autre salarié (règle n° 12).

Ces engagements qui, de l'aveu même de Jennifer Boyd, directrice des relations humaines, peuvent sembler « naïfs », sont pris très au sérieux à San Mateo. Car l'inspiration vient d'en haut. Le Pdg, Lars Dalgaard, est un repenti. Il avoue ne pas avoir toujours été irréprochable durant sa carrière. Et dit avoir constaté chez ses anciens employeurs (Unilever, Novartis...) combien les mauvais comportements sont destructeurs pour le bien de l'entreprise. Lars Dalgaard n'est pas un cas isolé. Selon un sondage réalisé cette année par le réseau d'avocats Employment Law Alliance, 44 % des salariés américains affirment avoir été victimes, dans leur vie professionnelle, d'un supérieur coléreux ou grossier...

La PME californienne vient d'être distinguée par la presse locale comme l'une des «100 best places to work» dans la région Greater Bay. De même, elle est louée par le professeur de management de l'université de Stanford Robert Sutton, auteur du livre The no asshole rule : « Chez Successfactors, le fauteur de troubles récidiviste est simplement remercié. »

De rares interventions

Jennifer Boyd reconnaît, ainsi, avoir dû se séparer de deux ou trois mauvais coucheurs. Heureusement, poursuit-elle, le «no asshole» fait tellement partie de la culture maison, qu'elle a rarement besoin d'intervenir. « Dès l'entretien d'embauche, nous expliquons nos principes aux candidats, dit-elle. Ils adorent ou ils détestent. Ceux qui n'aiment pas préfèrent aller voir ailleurs. »

La méthode Successfactors intrigue et séduit. Quelques entreprises, tels le géant Intel et la compagnie aérienne SouthWest Airlines, se sont renseignées. Et pourraient bien un jour, elles aussi, écrire leurs propres règles de savoir-vivre au travail.

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York