Après un long intermède, les travaux de «délibération sociale» reprennent. C'est, en effet, ce 19 juin que les partenaires sociaux se réunissent pour engager les discussions sur la réforme du marché du travail. Un timing idéal alors que les clignotants de l'emploi sont au vert.

Selon les indicateurs de l'Acoss, de l'Insee et de l'Unedic, le nombre d'emplois salariés créés au premier trimestre a progressé de 0,4 % à 0,7 % (entre 112 400 et 113 700 postes). « Il faut remonter six ans en arrière pour trouver une telle progression de l'emploi salarié, selon Bernard Ernst, directeur des études et des statistiques de l'assurance chômage. Cette performance s'inscrit dans une phase d'accélération, ce qui n'était pas le cas en 2001. »

Dans le détail, c'est surtout l'intérim qui a tiré la création d'emplois à la hausse. A lui seul, le secteur représente 60 % des postes créés au cours des trois premiers mois de l'année.

Mais les interprétations divergent sur ce dynamisme : l'intérim est-il un prémice à la reprise durable, les chefs d'entreprise préférant y recourir avant d'envisager des embauches fermes ? Ou est-ce une illustration de « l'explosion de la précarité, de la pauvreté, et des inégalités » ?, comme le dénonçait récemment ACDC, le collectif des Autres chiffres du chômage.

Pour Gabriel Tahar, directeur de recherche au Lirhe (Laboratoire interdisciplinaire des ressources sur les ressources humaines), à Toulouse, « les entreprises font, aujourd'hui, cohabiter deux types de salariés, des permanents, détenteurs de compétences fortes, et des salariés flexibles, employables selon la charge de travail ». Une approche dualiste du marché du travail.