Le 12 juin dernier, à Saint-Priest (69), Leroy Merlin, Toys'R'us et Ikea ont signé avec leur agence locale de l'ANPE une charte «Regroupement entreprises-ANPE» (Reap). Grâce à une saisonnalité « décalée », leur premier objectif est de permettre à leurs salariés saisonniers de travailler toute l'année. L'autre intérêt de l'accord est aussi de s'adosser sur une embauche commune, via l'ANPE, par la méthode de recrutement par simulation (MRS). Ce dispositif reprend les objectifs d'un groupement d'employeurs : définition des profils et recrutement communs, partage des compétences. « Mais ce regroupement n'a pas de base juridique, reconnaît Florence Girard, RRH de Leroy Merlin. La charte est un engagement moral écrit qui vient supporter des pratiques déjà existantes. »

En effet, depuis déjà plus d'un an, les enseignes Leroy Merlin et Toys'R'us, d'abord - puis, plus récemment, Ikea -, ont pris l'habitude de communiquer sur leurs embauches saisonnières. « Ces entreprises ont une forte saisonnalité, des difficultés pour recruter sur des contrats courts et pour, ensuite, pérenniser ces liens, relève Yves Boulanouar, de l'ANPE. Beaucoup de leurs postes sont identiques, aux caisses, à la logistique ou dans le magasin, et leurs saisonnalités sont complémentaires. » Ainsi, Toys'R'us recrute 80 personnes supplémentaires de mi-octobre à mi-janvier. Pour Leroy Merlin, c'est une vingtaine de postes en plus de mars à juin. Ikea a deux fortes saisons, pour 50 emplois chaque fois, en été, puis de mi-septembre jusqu'à fin janvier.

D'où le système de recrutement géré avec l'ANPE. Cette dernière, grâce à la MRS, sélectionne les candidats qui se présenteront ensuite en entretien de motivation puis, normalement, effectueront une évaluation en milieu professionnel (EMP) dans deux des trois enseignes partenaires.

Pour les salariés, les contrats ne changent pas. Ils restent bien en CDD avec l'un ou l'autre des magasins. Mais, grâce à l'engagement des enseignes, ces contrats doivent logiquement se succéder sans nouvel entretien d'embauche et, dès que possible, se transformer en CDI. « Nous ne nous interdisons pas d'intégrer quelqu'un en CDI, glisse Florence Girard. L'objectif est bien de lutter contre la précarité. » Premier bilan en septembre.