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Enquête

« La politique de sensibilisation doit être poursuivie »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 19.06.2007 | G. L.N.

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« La politique de sensibilisation doit être poursuivie »

Crédit photo G. L.N.

E & C : L'Anact a conduit une vaste enquête-action auprès de 10 000 responsables de PME ou de sites de grandes entreprises sur la gestion des âges. Quel était son objectif ?

S. G. : L'ambition de cette enquête était de préciser l'approche des entreprises dans ce domaine et de contribuer à la prise de conscience des enjeux. Vingt-quatre enquêtes régionales ont été réalisées par les Aract. Le questionnaire porte sur une vingtaine de préoccupations, regroupées autour des thèmes suivants : la pénibilité, les compétences, les générations, les fins de carrière et l'accès à l'emploi. Nous avons réalisé des animations régionales et nous consolidons les résultats au niveau national, avec une publication prévue à la fin de ce mois.

E & C : Quelles conclusions tirez-vous de cette enquête ?

S. G. : La part des dirigeants qui se disent non concernés reste importante. Certes, parmi les préoccupations stratégiques, la gestion des âges, qui n'arrive que quatrième sur cinq après «la connaissance de la demande des clients», «le coût de la main-d'oeuvre» ou «les technologies de production», n'est pas éloignée des autres en terme de score. Mais, quand on interroge ensuite les dirigeants sur leur sensibilité aux thèmes liés à l'âge - la formation, l'intégration, la carrière, les relations intergénérationnelles -, les réponses restent aux deux tiers négatives. Par ailleurs, même sur des thèmes qui leur paraissent sensibles, certains dirigeants n'ont pas un fort désir d'action, comme pour les mobilités internes. A l'inverse, ceux qui se disent prêts à l'action, par exemple sur la motivation des seniors, n'en font pas un thème sensible. On observe une grande variété des points d'entrée opérationnels, ce qui explique les difficultés pour les intervenants en entreprises à structurer une offre d'accompagnement «âges» stabilisée. On est dans le «sur-mesure».

E & C : Comment faire évoluer les choses ?

S. G. : Ce décalage indique bien que nous sommes dans une période de transition longue où la politique de sensibilisation fonctionne et doit être poursuivie. La moitié des dirigeants interrogés reconnaissent l'importance stratégique de la gestion liée à l'âge. Mais, pour la sensibilisation sur des thèmes opérationnels, c'est bien différent, et plus encore pour le désir d'action. Il faut continuer à sensibiliser, mais en veillant au renouvellement du discours, pour ne pas saturer ou braquer les plus avancés, qu'il faut accompagner dans l'action, voire chez lesquels on peut déjà dégager de «bonnes pratiques». Dans tous les cas, il faut éviter la tendance à la segmentation des approches par âges, orientées uniquement «jeunes» ou « âgés».

Auteur

  • G. L.N.