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Renault sur Seine, sous la direction de Jacqueline Costa-Lascoux, Geneviève Dreyfus-Armand et Emile Temime, éditions La Découverte, 270 pages, 29 euros.

Demain | Livres | publié le : 19.06.2007 | P. R.

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Renault sur Seine, sous la direction de Jacqueline Costa-Lascoux, Geneviève Dreyfus-Armand et Emile Temime, éditions La Découverte, 270 pages, 29 euros.

Crédit photo P. R.

La fermeture des ateliers Renault de l'île Seguin, au mois de mars 1992, a tourné une page de l'histoire du mouvement ouvrier.

Ce lieu mythique est, en effet, à la fois associé au succès technologique français en matière de construction automobile et aux luttes ouvrières qui l'ont accompagné. Billancourt a d'abord été un modèle d'entreprise capitaliste fordiste concentrant sur un même lieu toutes les étapes de la production. Dans la logique de cette concentration et de la parcellisation du travail qui s'est ensuivie, Renault est devenue un haut lieu des luttes ouvrières. En 1968, notamment, l'entreprise fut tout à la fois un symbole et une tribune où les artistes et les intellectuels se succédaient pour prendre la parole au nom de la classe ouvrière.

Cette exacerbation des luttes sociales a permis à Renault de devenir une sorte de laboratoire social, dont les résultats s'étendront par la suite à l'ensemble du monde ouvrier. L'amélioration des conditions de travail et de vie dans l'usine de Billancourt, à partir des années 1970, permettra même de qualifier l'entreprise de «vitrine sociale».

Jacqueline Costa-Lascoux, directrice de recherche au CNRS, Geneviève Dreyfus-Armand et Emile Temime, historiens, se penchent sur le cas Renault, qui s'est progressivement vidé de ses OS à mesure des transformations du travail. La fermeture du site marque, pour eux, la montée d'une organisation du travail fondée sur la sous-traitance, l'intérim et la flexibilité, sur fond de requalification des espaces urbains.

Auteur

  • P. R.