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Les Pratiques

Les artisans du BTP se serrent la ceinture

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.06.2007 | Laurent Gérard

Les artisans du BTP veulent consommer de plus en plus de formation, ce qui contraint leur collecteur de fonds à de douloureux choix financiers.

Le 22 mai dernier, le Fafsab (Fonds d'assurance formation des salariés de l'artisanat, du bâtiment et des travaux publics, 165 000 entreprises du BTP de moins de 10 salariés) a fait un bilan de l'année 2006. Il en ressort que, pour la troisième année consécutive, l'Opca a enregistré une forte augmentation de la demande de formation de ses entreprises adhérentes. Le nombre de financements a augmenté de 45,5 % par rapport à 2005 (51 400 actions financées). Le nombre de dossiers financés au titre du plan de formation s'est accru de 28 %, tandis que les contrats de professionnalisation font un bond de 62,6 % (6 200 contrats financés en 2006), dépassant ainsi le niveau record atteint en 2000.

Restrictions

Cette montée en puissance de la formation a conduit le conseil de gestion du Fafsab à adopter de douloureuses mesures visant à restreindre les dépenses. Certaines mesures non prioritaires pour le secteur (langues étrangères, bureautique) ont ainsi été exclues de toute prise en charge à partir du 1er juillet 2006. La durée maximale des actions de perfectionnement a été ramenée de 300 à 150 heures. Les plafonds de prise en charge horaire (coûts pédagogiques et rémunérations) ont également été abaissés. Le 1er janvier 2007, le dispositif d'accompagnement et de qualification destiné aux salariés nouvellement embauchés ou encore aux demandeurs d'emploi s'orientant vers le BTP a été stoppé. Le plafond horaire pour le remboursement des salaires reste inchangé, mais une partie des frais reste désormais à la charge de l'employeur.

Le budget 2007 avait finalement été établi sur une double hypothèse de diminution du coût moyen des dossiers et de nouvelle augmentation de leur nombre, de 15 % dans le plan de formation, et de 12 % pour les contrats de professionnalisation, précise André Cormier, président du Fafsab.

Recul confirmé

Bilan de ces difficiles mesures de gestion ? « Durant les deux premiers mois de 2007, la demande a augmenté conformément aux prévisions pour les contrats de professionnalisation. En revanche, dans le dispositif du plan de formation, le nombre de dossiers acceptés a diminué de 3 % par rapport à la même période de 2006, et les engagements financiers ont régressé de 22 %. A la mi-mars, le recul se confirme, avec une baisse de 15 % des arrivées de dossiers », précise André Cormier. Et, au 30 avril dernier, le fonds enregistrait une baisse de 1 % des formations accordées (par rapport à la même période de 2006) et de 34 % des engagements.

Le coup de frein a peut-être été trop marqué. Le conseil de gestion a décidé de suivre de très près ces mesures. « L'objectif est de contenir les dépenses sans freiner le développement de la formation dans les entreprises », souligne le président.

Auteur

  • Laurent Gérard