Les PME rhônalpines apparaissent bien démunies face au phénomène de consommation de produits addictifs au travail. Méconnaissant la problématique, elles ne veulent ni y consacrer du temps (71 %), ni un budget (67 %), ni même une ligne de leur plan de formation. Résultat : sur les 100 entreprises ayant accepté de répondre (649 PME ont été contactées) à Aides Alcool*, une seule a véritablement déployé un dispositif de prévention relatif à la consommation d'alcool et de psychotropes.

Pourtant, 70 % des dirigeants sondés admettent que la consommation de drogue et d'alcool au travail peut avoir des conséquences en matière d'accidents du travail (46 %) et de productivité (37 %). Mais 66 % d'entre eux renvoient à la sphère privée : 56 % ne voient pas, en effet, de rapport entre le milieu de travail et l'usage de substances psycho-actives. En cas de problème, 95 % des responsables affirment intervenir, surtout par la discussion, ce qui n'exclut pas le licenciement (32 %). Des aménagements sont parfois proposés lors des aléas de la vie privée, mais avec une attente de réciprocité.

Tout en diffusant aux grandes entreprises, dès cet été, de nouveaux outils (fiches pédagogiques, DVD, affiche), Aides Alcool va tester, auprès des partenaires des PME (Agefos, CGPME, fédérations, médecins du travail...), des idées d'outils spécifiques : un site Internet et/ou un numéro vert, mais aussi des contacts directs, dans le cadre d'actions mutualisées.

* Cette enquête a été réalisée avec le concours de l'Observatoire social de Lyon dans le cadre du réseau régional de santé publique.