Traditionnellement masculins et fondés sur des valeurs de virilité parce qu'ils sont souvent issus de l'industrie, les syndicats salariés ont eu du mal à donner leur place aux femmes et, par conséquent, à leurs droits et revendications spécifiques.

Les années 1980 ont même connu une décrue de la présence féminine dans les unions départementales ou professionnelles de la CGT. Mais les autres syndicats ne font guère mieux. Partout, un décalage patent entre le nombre de femmes syndiquées et leur présence dans les instances représentatives syndicales confirme l'universalité de ce triste constat.

Conséquence la plus criante de cette situation : le principe de l'égalité de salaire entre les hommes et les femmes, inscrit dans la loi depuis plus de trente ans, n'est toujours pas appliqué partout, faute d'avoir été défendu avec suffisamment de conviction par les représentants du salariat.

Outre l'histoire du mouvement syndical lui-même, on incrimine parfois l'absence de fibre syndicale de la population féminine du fait d'une attitude plus égoïste ou plus craintive face à l'action collective.

Janine Olmi conteste ce préjugé et rappelle que, malgré la parité au sein du bureau confédéral de la CGT, par exemple, le sexisme reste de mise dans cette sphère.

- Janine Olmi est docteur en sciences politiques. Militante CGT et de la cause des femmes, elle a été la première femme à siéger au CES de Lorraine.