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La retraite prend un coup de jeune

Dossier | publié le : 05.06.2007 | Rodolphe Helderlé

L'article 83, introduit en 1995 au Crédit du Nord, laisse place à un Perco, davantage en adéquation avec les attentes des nouvelles recrues qui intègrent la banque pour compenser les départs massifs à la retraite.

Depuis le 1er janvier 2007, le dispositif de surcomplémentaire retraite, qui reposait sur un article 83, instauré en 1995, est fermé au Crédit du Nord. La direction abondait à 100 % la part de 1 % des salaires dans le cadre de ce régime obligatoire. « Ce produit d'épargne retraite n'avait pas assez d'antériorité pour produire des rentes intéressantes au regard de l'échéance de nos flux de départs à la retraite. Son caractère obligatoire et sa sortie exclusive en rente n'intéressaient pas non plus les jeunes recrues », explique Philippe Calmels, directeur des relations sociales.

La moitié des salariés ont plus de 50 ans et 33 % ont moins de 40 ans. L'effort de recrutement est conséquent pour regénérer les effectifs : en 2006, 1 000 recrutements ont, en effet, été effectués. « Le Perco nous permet de répondre aux besoins des deux populations de l'entreprise », poursuit Philippe Calmels.

Abondement conséquent

Ce plan d'épargne est donc ouvert depuis janvier 2007, en lieu et place de l'ancien régime collectif obligatoire. L'abondement de l'employeur est de 100 % jusqu'à hauteur de 300 euros de versements. Alors que le salaire annuel moyen se situe autour de 30 000 euros, l'augmentation mécanique du salaire liée à l'arrêt du prélèvement de 1 % correspond à 30 eurosEurospar mois. Le niveau d'abondement du Perco a donc été fixé pour que les versements volontaires ne grignotent pas les salaires. Dès son ouverture, près de 2 000 des 6 000 salariés ont opté pour des versements mensuels de 25 eurosEurosen moyenne. Fin juin, les primes d'intéressement et de participation seront versées. Elles représenteront entre 1,3 et 2 mois de salaire. C'est à ce moment-là que la DRH s'attend à voir le Perco plus largement exploité par les salariés, qui pourront y verser leur participation, voire leur intéressement.

Plafond rehaussé

En corollaire, le niveau de l'abondement sur le PEE a été revu à la hausse. Depuis le 22 septembre 2006, son plafond est passé à 1 800 eurosEuroscontre 1 500 euros auparavant. Les salariés épargnent ainsi d'abord sur le PEE pour bénéficier de l'abondement maximum, puis transfèrent les sommes dans le Perco.

Les choix d'épargne au Crédit du Nord illustrent à quel point les comportements peuvent varier en fonction de la pyramide des âges ; 95 % des salariés de plus de 50 ans versent leur intéressement dans le PEE, contre 66 % chez les moins de 40 ans. Deux tiers des quinquas ajoutent des versements volontaires, contre seulement un tiers des moins de 40 ans. Sans surprise, on retrouve une grande partie des quinquas dans les 17 % de salariés qui ont versé au moins 4 600 euros en 2006 sur le PEE et ont ainsi perçu l'abondement maximal.

« Notre pyramide des âges et le niveau actuel de l'intéressement et de la participation expliquent cette forte capacité d'épargne des salariés. Le montant total de l'abondement augmente de 500 000 à 600 000 euros chaque année. Nous enregistrerons encore pendant cinq ans de nombreux départs à la retraite. On s'attend ensuite à ce que 20 % à 25 % des salariés épargnent de façon à percevoir l'abondement maximal sur l'ensemble PEE-Perco », avance Philippe Calmels. La direction a d'ailleurs inscrit dans la nouvelle version de l'accord PEE une clause selon laquelle les versements volontaires exceptionnels ne seraient pas abondés s'ils sont effectués par un salarié au cours des six derniers mois précédant son départ en retraite ou en préretraite. Il serait, en effet, tentant de passer au guichet de l'abondement maximal avant de retirer la totalité de son épargne.

crédit du nord

> Effectifs groupe : 8 500 salariés.

> Produit net bancaire : 1,516 milliard d'euros en 2006.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé