La presse s'est fait l'écho, récemment, des «parachutes dorés» réservés aux dirigeants au moment de leur départ de l'entreprise, y compris lorsque ceux-ci ont démérité et conduit leur organisation dans les eaux troubles des spéculations hasardeuses.

Mais, outre ces confiscations ponctuelles des bénéfices du travail, certains grands patrons, au quotidien, manifestent un appétit que rien ne semble pouvoir combler. Ils s'entendent comme personne à justifier des salaires mirobolants à l'aide de leurs compétences exceptionnelles supposées.

Mais la compétence est le minimum requis dans toutes les situations de responsabilité, et la gestion du risque n'est pas l'apanage des chefs d'entreprise. Par les temps qui courent, la tendance est d'ailleurs d'en gérer les aléas par une flexibilité accrue des emplois, dont les premières victimes sont loin d'être les mieux rétribuées.

Dans nombre de situations, il semble que nous atteignons là aux limites de la décence. Ce dont non seulement les salariés, mais encore l'opinion publique commencent à s'émouvoir.

Patrick Bonazza, journaliste, dresse le portait sans complaisance de ces patrons dont l'escroquerie n'est pas seulement financière mais également intellectuelle, ce qui se révèle plutôt inquiétant pour de supposés responsables de la prospérité du pays.

La morale de chacun des cas semble bien être de démontrer que l'intérêt individuel passe largement avant l'intérêt de la collectivité entreprenariale.

Patrick Bonazza est rédacteur en chef du service «Economie» au magazine Le Point.