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Les Pratiques

Rhodia crée le «licenciement de solidarité»

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 29.05.2007 | Christian Robischon

Le «licenciement économique de solidarité» permettra de reclasser les salariés de l'usine de Mulhouse en cours de fermeture, en leur libérant des postes sur un site voisin.

Rhodia a pris les devants. Alors que la procédure légale d'information-consultation sur la fermeture de son usine de Mulhouse (135 salariés) a démarré début avril, « nous avons d'ores et déjà identifié une solution pour 80 % du personnel qui perd son emploi », annonce Max Matta, DRH France du groupe chimique. Ce bilan précoce s'explique par les «licenciements économiques de solidarité» des salariés de plus de 57 ans, que le groupe a instauré à et «pour» Mulhouse.

Ce dispositif augmente le nombre de mesures d'âge dans l'usine qui va fermer. Surtout, elle permet au salarié âgé d'un autre site Rhodia de partir s'il le souhaite, de façon à céder la place à un collègue mulhousien. « Dans l'intervalle, le poste est occupé par un intérimaire et il n'est pas ouvert au recrutement externe », précise Max Matta. Le licencié cumule l'indemnité conventionnelle et l'allocation chômage avec dispense de recherche d'emploi jusqu'à 60 ans.

Proximité des deux sites

D'ici à la fermeture effective de Mulhouse, début 2008, une soixantaine de postes pourraient ainsi être libérés à Chalampé, s'ajoutant à la quarantaine de départs naturels (retraite, turn-over...), ce qui suffirait à boucler le reclassement. Les salariés de Mulhouse suivront une formation d'adaptation ou un cursus plus lourd, selon l'écart qui sépare leurs compétences actuelles de celles requises. Possible dans toute usine, ce licenciement ne concernera, de fait, que le site de Chalampé, à 20 km seulement de Mulhouse. « La proximité des deux sites a évidemment facilité les choses. Sans elle, Rhodia aurait actionné la mécanique des cellules de reclassement externe, aux résultats bien moins garantis », rappelle Richard Hoffner, délégué CFDT à Mulhouse.

Mesure spécifique

Le licenciement économique de solidarité a été inscrit dans l'accord GPEC de Rhodia signé en mars, en tant que mesure spécifique à Mulhouse. Son application à un autre site nécessiterait un avenant. « L'accord groupe trouve toutefois son origine dans la gestion du dossier mulhousien », rappelle Marcel Ngo, délégué CGT.

L'usine apparaissait en sursis dès le premier semestre 2006, lorsqu'avait été annoncée la fermeture de deux de ses ateliers dans les 12 à 18 mois. « Ce délai n'était pas assez précis pour accéder à la demande des organisations syndicales d'ouvrir le livre III. Par contre, c'était l'occasion de réactiver l'instance paritaire de dialogue stratégique (IDS) mise en sommeil depuis la clôture de notre accord de méthode en février 2006. Mulhouse était la priorité, mais il nous semblait opportun de négocier un accord-cadre qui permette de lancer des reclassements en amont du livre III, conformément à la loi de cohésion sociale », expose Max Matta. A Mulhouse, la procédure livre IV-livre III se résume, dès lors, à une simple formalité.

Auteur

  • Christian Robischon