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Les Pratiques

Préparer les étudiants à la mondialisation

Les Pratiques | Point fort | publié le : 29.05.2007 | Céline Lacourcelle

Stage à l'autre bout du monde, double diplôme, professeurs étrangers... Les grandes écoles redoublent d'efforts pour sensibiliser leurs étudiants aux carrières internationales. Mondialisation et exigences des entreprises obligent.

«Quelqu'un qui n'a pas un parcours international voit sa progression limitée », selon Yves Couillard, vice-président du département Executive du cabinet de recrutement Mercuri Urval, se faisant ainsi l'écho de l'opinion des professionnels du recrutement. Les écoles de commerce et d'ingénieurs l'ont bien compris. Elles s'attachent donc à insuffler cette culture internationale à leurs jeunes élèves. Déjà, en faisant de cette ouverture l'identité même de leur établissement.

« Notre stratégie affichée est d'être une école internationale. Ce message est véhiculé auprès des étudiants dès leur arrivée et il est présent dans toutes nos communications institutionnelles », explique ainsi Bérangère Pagès, directrice des relations avec les entreprises du groupe HEC. A Centrale Paris, Hervé Biausser, son directeur, aime à dire que l'international est génétique : « Notre école a été la première à diffuser des cours en anglais, dès 1832. Elle est aussi la première à avoir instauré le double diplôme avec l'Ecole polytechnique de Milan. » Cette orientation s'observe dans la fréquentation même des écoles. « Il y a un véritable brassage sur les campus, où les étudiants français côtoient des homologues venus des quatre coins du globe. Cela participe à leur ouverture d'esprit », signale Yves Couillard. Ainsi, à l'EAP-ESCP, 54 % des étudiants sont étrangers. Ils sont 30 % à Centrale Paris. Et « nous sommes attentifs à ce que les travaux en petits groupes soient réalisés avec une équipe mêlant diverses nationalités », explique Hervé Biausser.

Enseignement en anglais

L'international fait donc partie du quotidien. Ainsi, dans la filière MBA d'HEC, 85 % d'élèves viennent d'autres pays. Au niveau de l'école, 80 étrangers se sont inscrits au concours d'entrée en deuxième année, en 2007, contre 60 un an plus tôt. Le corps professoral participe aussi à cette diversité. Les enseignants sont soit étrangers, soit titulaires d'un doctorat obtenu ailleurs qu'en France. A Centrale Paris, par exemple, les cours de langues sont diffusés par des natifs. L'école exige de ses étudiants la maîtrise de deux langues en plus de leur langue maternelle. Quant aux autres professeurs, ils doivent présenter une expérience passée à l'étranger s'ils veulent faire partie de l'équipe pédagogique. Les cours eux-mêmes sont en partie dispensés en langue étrangère, en anglais notamment. Toutes les écoles renforcent d'ailleurs cette voie. Centrale Paris prévoit que, pour la rentrée prochaine, 25 % de l'enseignement soit donné en anglais. Pour sa part, l'Ecole des mines de Nantes réfléchit à organiser des cours, dès la troisième année, en anglais, en plus des cours d'option partagée avec les masters déjà proposés dans cette langue. Gilles Faure, directeur délégué d'IGS, école spécialisée dans les ressources humaines, a amorcé le virage de l'international il y a deux ans : « La fonction ressources humaines s'y est mise plus tard que les autres. Mais, aujourd'hui, il faut y aller et à marche forcée. » Dès la rentrée prochaine, un tiers de l'enseignement de l'école sera ainsi dispensé en langue étrangère.

Ouverture au monde

Pour les DRH, les écoles remplissent bien leur fonction de sensibilisation aux carrières internationales. « L'ouverture au monde est bien comprise et intégrée de la part des jeunes », souligne Jean-Baptiste Labrusse, DRH du laboratoire pharmaceutique Lilly. Pour autant, des progrès restent à faire. En particulier au niveau de la compréhension profonde des différences culturelles. « Diversité des styles, des modes de management, des attentes des collaborateurs... Tout cela est à prendre en compte dans les futures relations de travail. Et les écoles font trop souvent l'impasse sur ces points », estime-t-il.

En attendant, les profils disponibles sur le marché font l'affaire, selon Yves Couillard : « Nous n'avons aucun problème pour trouver des candidats à l'international. Des très jeunes cumulent ainsi déjà plusieurs expériences dans différents pays, même émergents. » Selon Delphine Manceau, de l'EAP-ESCP, plus de la moitié de ses étudiants trouvent un emploi hors de leur pays d'origine. Ils sont autour de 30 % à la sortie d'HEC. Pari gagné.

Auteur

  • Céline Lacourcelle