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Les Pratiques

Le boom des PDE dans le Grand Lyon

Les Pratiques | Retour sur | publié le : 29.05.2007 | Pauline Bontemps

Quatre ans après le lancement des plans de déplacements d'entreprise (PDE) dans l'agglomération lyonnaise, ce dispositif managérial et environnemental concerne, aujourd'hui, plus de 80 sociétés et administrations.

En 2003, France Télécom engageait le premier Plan de déplacements d'entreprise (PDE) de l'agglomération lyonnaise. D'abord instauré sur trois sites regroupant 1 500 personnes, il concerne, aujourd'hui, 3 300 salariés. Ce dispositif résulte d'un partenariat entre l'entreprise, le Sytral (Syndicat mixte des transports de l'agglomération lyonnaise), la Ville de Lyon et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Objectif : modifier durablement les habitudes de déplacement des salariés en favorisant les modes alternatifs à la voiture individuelle. La direction générale et la DRH ont porté ce projet comme un élément de « la gestion sociale d'accompagnement des salariés ».

Mise en place des alternatives

L'outil PDE a aussi vocation à pallier les problèmes récurrents de stationnement, à sécuriser les déplacements des salariés et à améliorer, in fine, « la performance globale de l'entreprise ». L'Ademe a apporté un conseil méthodologique, du diagnostic à l'élaboration des actions. « La mobilité, ce n'est pas le métier des employeurs, confie Claire Revol-Buisson, responsable du déplacement des personnes à l'Ademe, et nous les aidons à mettre en place des alternatives. » La mesure phare est le fruit d'un accord avec le Sytral permettant de proposer des abonnements avec une réduction de 25 %, financée aux deux tiers par l'entreprise. De fait, 630 salariés y ont souscrit. Par ailleurs, France Télécom a restreint l'accès à son parking à certaines catégories de personnel, réaménagé l'accès piétonnier aux sites et a fortement développé l'information interne en faveur des modes de transports doux tels que la marche ou le vélo.

Fin mars 2007, le Sytral dénombrait 80 PDE, après un lancement discret en 2003, où 4 conventions étaient recensées. Huit étaient engagées en 2004, 25 en 2005 puis 34 en 2006, et d'autres sont encore à venir...

Un abonnement spécifique

Plus de 9 000 salariés sont, aujourd'hui, abonnés aux transports en commun dans le cadre d'un tel plan. Selon le Sytral, « les entreprises qui s'installent dans de nouveaux locaux, avec peu de places de stationnement, et une négociation d'un PDE en parallèle, ont les meilleurs résultats, avec un taux d'abonnés de 30 % à 40 % ». En moyenne, en 2006, 16 % des souscripteurs à l'abonnement «spécial PDE» étaient des nouveaux clients du réseau, contre 14 % les deux années précédentes.

« Mais le développement de l'usage des transports en commun n'est qu'une des solutions alternatives », précise Laurence Barberia, responsable des PDE au Sytral. La Ville de Villeurbanne envisage ainsi d'acheter 50 vélos de fonction dans l'année, puis 50 autres en 2008. Ses agents bénéficient aussi de cartes Vélo'V (système de location de cycles mis en place sur l'agglomération) pour leurs déplacements professionnels. « Le vélo reste le parent pauvre des PDE, alors que c'est finalement très peu coûteux », regrette pourtant Claire Revol-Buisson.

Autre entreprise, autres solutions : à Aventis Pasteur (2 350 salariés), située en zone périphérique, le diagnostic réalisé avec l'Ademe a abouti à la négociation du rallongement d'une ligne de bus et à la création d'un service de covoiturage sur l'intranet. Celui-ci est d'ailleurs une solution qui émane régulièrement des réflexions menées en amont par les groupes de travail en entreprise (direction et représentants du personnel). C'est le cas à Framatone ANP (850 salariés), installée en centre-ville et motivée par la réduction «forcée» des places de stationnement ainsi que par la volonté de renforcer son image environnementale.

Des zones «sous pression»

Deux plans d'envergure en cours d'élaboration portent sur des zones «sous pression» : le premier concerne les quatre sites hospitaliers des Hospices civils de Lyon, saturés, qui emploient 22 000 salariés. Le second est le Plan de déplacements interentreprises de la zone industrielle (PDIE) Perica (au nord de Lyon). Ce PDIE ne rassemble que 12 des 135 entreprises de l'association locale, mais représente 3 700 salariés, soit la majorité. « Ils sont tous confrontés aux problèmes de congestion des voies d'accès, explique Jean-Marc Saunier, directeur d'Auchan et administrateur de l'association, chargé des transports. Nous envisageons des solutions propres à chacun et d'autres, transversales. » C'est le cas, notamment, pour l'adaptation de la desserte bus de la zone, les abonnements à tarif préférentiel et le développement de points d'informations transports dans chaque entreprise. « L'aspect multimodal est essentiel, ajoute-t-il. Nous souhaitons proposer des vélos à la gare SNCF proche et améliorer les infrastructures existantes en faveur des piétons et des cyclistes. »

Les PDIE intéressent aussi les commerces de moins de 9 salariés, qui forment des associations. Celle des commerçants du 7e arrondissement de Lyon envisage même de prendre en charge, au départ, le financement des abonnements des salariés, pour soulager ces TPE.

Auteur

  • Pauline Bontemps