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Les DRH conscients des risques du choc démographique

L'actualité | publié le : 29.05.2007 | Guillaume Le Nagard

Selon le baromètre annuel de la Cegos, le choc démographique reste une opportunité à saisir. Mais, plus que l'an dernier, les DRH prennent conscience des risques qu'il fait peser sur leur entreprise. Ils se disent prêts à recruter des seniors et à renoncer aux départs anticipés.

Si près des trois quarts des DRH restent convaincus que le choc démographique sera une opportunité, dans une logique généralisée de maintien (61 %) ou de réduction (14 %) des effectifs, ils perçoivent désormais plus souvent un risque pour leur entreprise (28 % contre 20 %), en pertes de savoir-faire ou en détérioration du climat social : la 5e édition du baromètre «choc démographique», du cabinet de conseil Cegos, réalisée auprès de 168 DRH d'entreprises de plus de 200 salariés, et présentée le 22 mai, témoigne d'une « réelle prise de conscience » des entreprises.

Réduction des départs anticipés

Parmi les conséquences les plus spectaculaires de cette évolution : 72 % des DRH se disent prêts à embaucher des plus de 50 ans ; ils n'étaient que 41 % en 2006. Autre enseignement important de cette enquête : la réduction envisagée des départs anticipés. Si 73 % des entreprises y ont déjà eu recours, elles ne sont plus que 27 % à en prévoir, contre 39 % en 2006. « Un très net revirement », constate la Cegos. Il est plus marqué encore pour les grandes entreprises, qui ne sont plus que deux sur dix à les envisager en 2007 contre six sur dix un an plus tôt. Une position qui tranche sur la réalité actuelle des mesures d'âge utilisées dans les restructurations.

Manque de mesures

La prolongation de l'activité professionnelle ne fait d'ailleurs pas encore l'objet de nombreuses mesures, 16 % des entreprises seulement ayant défini une politique en ce sens, contre 14 % en 2006 et 12 % en 2005. Néanmoins, 18 % des entreprises disent avoir désormais l'intention de le faire.

Si l'idée d'une différenciation des politiques RH selon les tranches d'âge pouvait séduire plus de la moitié des entreprises en 2003, cette approche générationnelle n'est plus privilégiée, 72 % des entreprises s'y refusant en 2007. Les dispositifs spécifiques destinés aux seniors (formations spécialisées, accroissement des volumes de formations dédiées ou encore aménagement des horaires) sont minoritaires. En revanche, les mesures générales de mobilité et d'évolution de carrière dans l'entreprise sont privilégiées par 60 % des DRH.

Entretien professionnel

Quant à l'entretien professionnel de seconde partie de carrière, plus de la moitié des entreprises l'ont mis en oeuvre ou envisagent de le faire (il s'agit d'ailleurs d'un droit du salarié, établi par l'accord interprofessionnel de 2005 et le plan emploi seniors).

La pénibilité apparaît aussi comme une préoccupation importante des DRH : 50 % des entreprises considèrent sa réduction comme un enjeu fort ; l'industrie (67 %) et le commerce (53 %) étant plus concernés que la moyenne. Mais leur chantier prioritaire, selon ce baromètre, est la GPEC (55 %), à la fois parce que la réglementation les y contraint, mais aussi « parce qu'ils ont une vision de plus en plus prospective », souligne Annick Allegret, directrice de l'unité RH de la Cegos.

Problèmes de rémunération

Les seniors pourraient profiter des tensions qui apparaîtront sur le marché de l'emploi, alors que le recrutement, qui figurait en queue des préoccupations des DRH il y a encore cinq ans, occupe désormais la troisième position, d'après la Cegos. Néanmoins, 59 % d'entre eux soulignent que le frein principal à l'embauche des seniors reste la rémunération, même si le rapport productivité/salaire ne semble plus défavorable.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard