Trois ministères se partagent les dossiers sociaux. L'emploi est transféré à Bercy, le suivi social reste à Grenelle. Un découpage inédit et des attributions encore en suspens.
L'emploi séparé du travail. Le nouvel organigramme du gouvernement modifie le visage du pôle social. Jusqu'ici, l'ensemble des dossiers sociaux (retraites, famille, travail et emploi, formation professionnelle, intégration, handicap, droit des femmes...) était traité par un seul et unique ministère. Désormais, plusieurs directions et organismes publics devraient changer de tutelle.
En pratique, la Direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle (DGEFP) devrait être rattachée à Jean-Louis Borloo ; mais pas la Direction générale du travail (DGT), dirigée par Jean-Denis Combrexelle, rattachée au travail. Ce qui équivaut à attribuer à Xavier Bertrand les anciennes compétences dévolues, dans le gouvernement Villepin, au ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, et le pilotage d'autres grands dossiers (droit du travail...).
Des interrogations subsistent concernant l'ANPE ; l'ANSP (Agence nationale des services à la personne) ; la Dares (Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques) ; ou encore l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail).
Les partenaires sociaux s'interrogent, toutefois, sur ces redécoupages ministériels. Qui sera leur interlocuteur ? « Nous ne voulons pas que la politique du travail, du droit du travail et de l'accompagnement des chômeurs soit sous la responsabilité de Bercy », a averti François Chérèque, de la CFDT.
La CFTC s'étonne, de son côté, que « le dossier de l'emploi apparaisse surtout économique et déconnecté de celui des relations sociales ». La CFE-CGC s'est félicitée de « la volonté d'associer étroitement économie et emploi », tandis que Jean-Claude Mailly, de FO, a estimé que « mettre ensemble l'économie et l'emploi n'est pas forcément négatif ».